Un œuvre peut-elle être réécrite pour être adaptée à l'époque actuelle ? C'est un débat qui fait rage en ce moment au Royaume-Uni. Les prochaines éditions des livres de Roald Dahl vont être modifiées, car certains mots utilisés dans ses livres pour enfants peuvent choquer, voire blesser.
Par exemple, dans Charlie et la Chocolaterie, il ne sera plus possible de traiter Augustus de "gros". Toutes les références au poids, à la santé mentale, à la violence, à la race ou au genre ont été expurgées au nom du principe d'inclusion.
Une armée de "sensitivity readers" comme on les nomme chez les Anglo-saxons a traqué les termes qui pouvaient relever d'atteintes aux personnes, au risque d'effacer l'irrévérence voire l'insolence qui caractérisent l'œuvre de Roald Dahl.
Cette relecture suscite indignation et consternation jusqu'aux États-Unis où Salman Rushdie s'est fendu d'un tweet pour dénoncer une censure absurde. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak que ses origines indiennes rendent sensible à tout écrit stigmatisant, estime pour sa part que les mots doivent être préservés plutôt que retouchés.
Les versions françaises des livres de Roald Dahl éditées chez Gallimard ne sont pas concernées par cette révision. Pas question pour Le Bon Gros Géant de devenir une "personne en surcharge pondérale de grande taille" ni pour l'œuvre la plus célèbre de Roald Dahl d'être rebaptisée Charlotte et la chocolaterie.