3 min de lecture
Laurent Ruquier dans "Les Grosses Têtes"
Crédit : Kervin Portelli
L'étude de l'Association des journalistes lesbiennes, gays, bi·e·s, trans et intersexes (AJL) pointant du doigt de nombreux propos sexistes, racistes et homophobes dans l'émission Les Grosses Têtes de RTL continue de faire parler d'elle. Laurent Ruquier est revenu en longueur sur ces accusations dans les colonnes du magazine Têtu et évoque l'esprit de diversité qu'il a tenté d'insuffler à l'émission culte depuis le remplacement de Philippe Bouvard dans ce rôle très sensible de chef d'orchestre.
"Oui, je suis sexiste, antisémite, homophobe, lesbophobe, transphobe, raciste… J’en oublie sûrement !, a d'abord ironisé Laurent Ruquier lorsque les critiques de l'AJL ont été rappelées par le magazine. Je trouve ça grotesque. Ces gens se tirent une balle dans le pied. L’émission est beaucoup plus tolérante qu’il y a dix ans, à l’époque de Philippe Bouvard. Il suffit de l’écouter. Il n’y a même aucune comparaison. Les Grosses Têtes sont beaucoup plus inclusives qu’elles ne l’ont jamais été. En présence féminine, en présence homosexuelle… Accuser une émission qui reçoit régulièrement Steevy, Christophe Beaugrand, Franck Ferrand, Jeanfi Janssens, Pierre Palmade et moi-même d’être homophobe, on tombe sur la tête !", argumentait le présentateur.
Une présence homosexuelle 100% masculine qui a interrogé Têtu : Les Grosses Têtes ne vont-elles pas assez loin dans la diversité ? Où sont les lesbiennes par exemple ? "Si je commence à réfléchir comme ça, on n’en sort plus !, a répliqué Laurent Ruquier. J’ai même eu des personnes trans dans l’émission ; je pense à Galia Salimo."
L’important, c’est de savoir qui rit, de qui ça vient
Laurent Ruquier dans les pages de "Têtu"
"L’humour, c’est une vaste question. L’important, c’est de savoir qui rit, de qui ça vient, continuait l'animateur qui fut l'une des premières personnalités médiatiques nationales à parler ouvertement de son orientation sexuelle en France. Quand Pierre Desproges demandait s’il y avait des juifs dans la salle, ça faisait rire parce que ce n’était pas Dieudonné. Une même blague, en fonction de l’opinion de la personne qui la raconte, n’aura pas le même impact. Si je fais une blague sur les homos, et je veux bien croire qu’une de mes blagues ait pu paraître homophobe, la question c’est : qui la raconte ? Il faut accepter que le rire soit une question de degré. Il y a le deuxième, mais aussi le troisième !"
Et Laurent Ruquier de conclure: "Je sais qui je suis. Ce genre d’enquête nuit plus à ceux qui la font qu’à moi. C’est vrai que l’humour est en train de changer à cause d’associations défendant des minorités sexuelles ou ethniques. Si on écoute tout le monde sur les réseaux sociaux, on ne va plus pouvoir rire de rien. Mais Twitter a simplement remplacé le courrier. Il y a trente ans, il y avait déjà des courriers de ce genre. Si vous vous moquiez des dactylos, vous aviez des lettres critiques. Mais il faut continuer de rire de tout. Même si certains voudraient nous en empêcher. D’ailleurs, je continue de le faire."
L'association des journalistes LGBTI, qui a par le passé analysé le contenu des émissions Quotidien, On n'est pas couché, Salut les terriens/Les terriens du dimanche, L'heure des pros ou encore C politique, relevait que "la présentation des chroniqueur·se·s [des Grosses Têtes], dès les premières secondes de l'émission, donnait le 'la' des propos sexistes, racistes, homophobes" au travers d'une "galerie de portraits stéréotypés". "Ménagère, putain, trop grosse ou trop moche, stupides : les femmes y sont constamment ciblées en raison de leur genre", égrène l'AJL. L'association dénonce également la présence de propos "grossophobes" touchant "aussi bien les hommes que les femmes", ceux banalisant "les viols, les crimes, les violences sexuelles et la pédocriminalité" dans "près d'une émission sur deux".
L'enquête relevait dans environ 80% des émissions des propos "LGBTIphobes", en dépit de la présence de trois chroniqueurs "ouvertement gays", et des remarques racistes, "majoritairement sur les Roms, les Roumains et les personnes asiatiques" ou encore sur les "noms étrangers, à consonance africaine notamment". Le CSA avait annoncé en décembre vouloir "regarder de près cette étude" - qu'il s'est "procurée" sans avoir été saisi.
La direction de RTL et du groupe M6 a pris la défense des Grosses Têtes après la publication de l'étude. Roselyne Bachelot, actuelle ministre de la Culture et ancienne sociétaire de l'émission avait, elle aussi, pris la défense de l'émission.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte