Et si on démarrait la semaine par un billet "léger"... Enfin, léger...façon de parler, puisqu'il s'agit en fait d'un sujet "de poids"... Le formatage physique des comédiens et surtout des comédiennes. Je désigne par là les idées reçues, les certitudes, du "milieu du cinéma et de la télévision" sur ce que doit être un héros...et, plus encore, une "héroïne". De feuilleton, par exemple. C'est logique que ces "personnages" soient physiquement attirants pour, justement, attirer toute la famille dans le salon, et la retenir devant leurs aventures. On appelle ça une "saga-grand-public". Soit. Simplement, ce serait bien que cette "donnée de base" ne soit pas un diktat.
Les professionnels de la profession, persuadés de tout savoir des envies et des besoins des téléspectateurs, adorent "mettre dans des moules". Exigeant subséquemment des vedettes qu'elles soient elles aussi faites "au moule", pour reprendre la formule consacrée. Bien moulées, bien roulées. D'où un clonage forcené, parfois métissé, au principe de base immuable : toute saga nécessite certes des personnages d'âges et d'apparences variés, mais doit réserver ses rôles principaux à de "très beaux produits" qui, contrairement aux fromages, n'ont pas besoin d'affinage.
Prenez la série à succès La Vengeance aux yeux clairs. La vedette en est Laetitia Millot, une jolie fille intelligente qui sait de surcroît où elle veut aller, et y va tout droit ! C'est une Venus, cette Millot. Qui, elle, a en plus le bras long... cela ne m'empêche pas d'avoir une tendresse particulière pour une autre comédienne qui crève là, une nouvelle fois l'écran, Lola Dewaere. Parfaite, et parfaitement crédible en fliquette appétissante aux formes aussi harmonieuses que voluptueuses. "Mais c'est un rôle secondaire", a objecté un de mes amis sur le ton condescendant de certaines boulangères vous demandant si votre croissant, vous le voulez "au beurre ou ordinaiiire ?"
Et pourquoi, en ce qui la concerne, est-ce effectivement trop souvent le cas ? Parce que cette fille "canon" ne correspond pas à d'autres canons, ceux des castings ! Le show-biz veut des rondes et en a besoin, mais pas au premier plan... Or, sud de la France ou pas, cette vengeance ne serait pas si lumineuse sans elle. Et on imagine aisément "l'emploi titre récurrent" que pourrait avoir cette chouette fille dans une chouette production.
Une "fille" qui certes, tourne beaucoup, à commencer par les têtes, mais pas avec l'"ampleur" qu'elle mérite. Elle ne compte ainsi plus les essais où, de son propre aveu, elle a été jugée "trop" : trop grande, trop voyante, trop ronde surtout. Et pas assez réceptive aux conseil de "petit régime" qu'elle refuse intelligemment mais qui l'ont privée de rôles pourtant faits, parfaits pour elle. Et pas des rôles "classés X comme XL".
Reste que c'est évidemment temporaire ! Le meilleur est devant Lola Dewaere : elles ne sont en effet pas nombreuses, les actrices qui n'ont jamais besoin d'en faire trop pour crever l'écran... Qui sont toujours "justes", et toujours au juste milieu...dans un milieu qui lui, n'est pas juste. Or donc bravo Lola, et bravo à la production de l'avoir engagée. On reparlera d'ailleurs demain de cette Vengeance aux yeux clairs. Mais cette fois, pour regretter une fausse fin qui a justement laissé le public... sur sa faim !
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