Je suis doublement triste aujourd'hui. Triplement même. Tout d'abord de ne pas pouvoir parler "en longueur" de la soirée que France 2 consacre à l'autisme, et qui commence par la diffusion de Presque comme les autres, un splendide téléfilm avec Bernard Campan et Julie-Marie parmentier. Inspiré du livre que Francis Perrin et sa femme Gersende ont consacré à leur fils Louis, diagnostiqué autiste sévère à l'âge de 3 ans. Ils racontent leur combat contre tous pour qu'il ne soit pas "emmuré vivant". C'est un bijou, comme la rediffusion en fin de soirée du formidable documentaire Le Cerveau d'Hugo.
Passons maintenant à mon deuxième motif de tristesse. Ne pas, cette fois encore, pouvoir dire tout le bien qu'il faut penser de 19-2, une formidable série canadienne programmée sur TV5Monde. Elle est bien plus qu'un simple polar télé ; il ne faut en effet pas plus de 5 minutes pour aimer Nick Berrof et Benoit Charlier, ces flics attachants qui s'en voient et en ont surtout trop vu. L'équilibre entre drame psychologique et polar du quotidien est si parfait qu'il faudra reparler de 19-2. Mais pas maintenant. Car si nous devons "gommer" ces fictions de qualité, c'est parce qu'il nous faut assumer une tristesse plus grande encore.
Une tristesse proche de la détresse, celle que nous ressentons depuis la disparition de Jean-Pierre Coffe mardi 29 mars. Il n'aura pas réussi à garder son "départ" aussi secret qu'il le voulait. J'aimais jean-Pierre. J'avais d'ailleurs passé avec lui une semaine de rêve en Irlande, dans le Connemara, en 1987 pour les besoins d'une spéciale de Michel Denisot. Il y avait là son pote Jean Carmet, Sade, Étienne Daho, Renaud, Pierre Perret et Michel Sardou. Il fallait entendre Jean, Michel et Jean-Pierre discuter des mérites comparés des camemberts, mimer toutes les scènes des Tontons flingueurs, aider le commerce local en achetant whisky, pulls et bérets, puis engueuler un beau rouquin surpris en train d'arroser son saumon sauvage de ketchup industriel.
Oui, J'aimais Jean-Pierre. J'aimais déjeuner avec cet homme parti de rien et pas revenu de tout... Cet homme seulement hostile avec ceux qui sont faibles avec les forts, et fort avec les faibles. Me concernant, la seule chose qu'il supportait mal était mon indifférence à la grande cuisine lui qui, bien avant Philippe Etchebest avait volé au secours de restaurateurs et de coiffeurs au bord de la faillite. Notre seul véritable gros point de divergence, c'était Jean-Luc Delarue. Jean-Pierre Coffe détestait l'animateur-producteur depuis la suppression de Bien jardiner en 99 sur TF1 (une production Réservoir Prod.), alors que je suis restée proche de lui jusqu'au bout.
Il me restera de Jean-Pierre l'amour commun des mots, de l'histoire, de l'humour... et des arbres, qu'il embrassait en disant : "Nous-faisons-tronc-commun". Il me disait parfois en arrosant ses plantes : "Tu devrais en faire autant avec ta poitrine, des fois que ça pousse". On avait également un jour fait un concours d'épitaphe, optant tous les deux pour la formule "C'est décidé, à partir d'aujourd'hui je fais le mort". J'ai hélas peur que ce soit vrai.
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