Le destin fait de ses farces. Il mélange nos chagrins, mais peut-être est-ce plus "organisé" que nous le croyons. Avec des points de contact là où personne n'en voyait à l'origine. En l'espace de deux semaines, il y a ainsi eu deux disparitions sans lien entre elles qui me touchent particulièrement. Les deux ont d'ailleurs donné lieu à des centaines de messages d'amitié et de soutien de tous les pays...
La première concerne Mireille Mathieu et sa "tribu", qui pleurent douloureusement depuis le dimanche 20 mars le "départ" de Marcelle, 94 ans, "dans l'amour des siens". La formule est certes consacrée mais dans ce cas pas usurpée. C'est un clan où l'amour circule de façon plus fluide encore que le sang. L'autre disparition? C'est celle, dimanche 27 mars, de l'académicien Alain Decaux qui, depuis ses débuts, répétait que "les temps passés, il faut en faire toute une histoire". Personne n'a su mieux que lui injecter de l'anecdote dans les faits historiques.
Quel lien entre ces deux fortes personnalités? Aucun, si on excepte le nombre vertigineux d'hommages venus du monde entier pour l'un et l'autre. À Mireille Mathieu et aux siens des lettres senties et ressenties d'officiels de tous les pays, Chine incluse... Au nom de l'amitié entre les peuples peut-être, au nom de l'amour pour cette famille sûrement. À l'académicien Alain Decaux, chantre de la francophonie, des messages de reconnaissance. Mais pourquoi, depuis hier, l'image d'Alain l'historien se juxtapose-t-elle dans mon esprit à celle de Marcelle, cette femme volontaire qui, avec son mari, a eu 14 enfants élevés "dans l'amour des autres", malgré la difficulté du quotidien... avant que ces enfants, derrière Mireille, lui offrent une "belle vie".
À la lumière du Sud s'est ajoutée, celle des salles de spectacle, sans que jamais son regard change... Un regard malicieux, vif sans être inquisiteur, toujours curieux, toujours intelligent, toujours bienveillant et cependant toujours lucide sur les véritables intentions des uns et des autres. C'est pour toutes les Marcelle du monde qu'Alain Decaux écrivait. Et c'est à toutes les Marcelle du monde, vives et vivantes, qu'Alain Decaux raconta de 1951 jusqu'à son dernier souffle l'Histoire de France. N'a-t-il pas coécrit le scénario d'Angélique et le roy?
Ce qui ne l'a pas empêché de monter avec Robert Hossein plusieurs spectacles "sociaux", du Cuirassé Potemkine à Un homme nommé Jésus...Tout en publiant quasiment un livre par an. Le dernier s'appelait Destins fabuleux. Marcelle aurait pu y figurer, elle qui n'exigeait des siens, me disait-elle, que de la droiture, de la rigueur et de la générosité (Et tout de même bien s'occuper des nombreux chats!). Elle a tout eu. Et comme Alain Decaux, elle a réussi sa vie, sans perdre de temps à se demander si elle avait réussi dans la vie.
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