INVITÉ RTL - Mort de Michel Blanc : Leconte raconte comment l'acteur est devenu "Monsieur Hire"

Le réalisateur et scénariste révélé par les comédies populaires portées par la troupe du Splendid, notamment "Les Bronzés", rend hommage à Michel Blanc. Patrice Leconte confie à Vincent Perrot plusieurs anecdotes sur "Monsieur Hire", autre film avec l'acteur.

Le réalisateur et scénariste Patrice Leconte.

Crédit : AFP

MICHEL BLANC - Patrice Leconte raconte comment l'acteur est devenu Monsieur Hire

00:04:38

RTL Pop Ciné : Patrice Leconte rend hommage à son ami Michel Blanc

00:06:37

Après avoir terminé le tournage de Tandem (1987), le producteur Philippe Carcassonne dit à Patrice Leconte : "Bon, on fait quoi ? As-tu des idées en tête, des projets ?". Le réalisateur et scénariste a toujours voulu faire un remake de Panique (de Julien Duvivier, 1946), "un de mes films préférés". Réponse de Carcassonne : "On ne va pas faire un remake. Tu vas faire une nouvelle adaptation."

Ce film "était adapté d'un roman de Georges Simenon", Les Fiançailles de Monsieur Hire (1933). "Je le lis et j'entrevois assez vite la possibilité de faire une autre adaptation et de surtout faire un film qui me captive", a confié Patrice Leconte au micro de Vincent Perrot sur RTL.

En écrivant cette adaptation avec Patrick Dewolf, "on ne pensait pas à des acteurs. Écrivons pour les personnages et on verra bien. Mais Sandrine Bonnaire flottait confusément au-dessus de nos feuilles d'écriture".

La présence de Michel Blanc, elle, "s'est décidée beaucoup plus tard, une fois que tout a été terminé [...] Il y avait plusieurs pistes, plusieurs idées". Il est vrai que l'acteur à la calvitie conquérante "ne ressemble pas du tout à Monsieur Hire tel que Simenon le décrit. Un type un peu translucide, pâle. C'était plutôt du genre Jacques Villeret".

Michel Blanc "a eu une bonne trouille"

Pourquoi avoir donc choisi Michel Blanc ? "Pour plusieurs raisons", a répondu Patrice Leconte. "Ça me permettait de faire un film avec un ex-Bronzés et de l'entraîner sur un terrain différent." Aussi, "je pense qu'inconsciemment, je me rassurais de m'aventurer moi-même sur un terrain un peu nouveau, jamais fréquenté".

Michel Blanc, disparu brutalement jeudi 3 octobre, "a eu une bonne trouille, une trouille moteur". "Il m'a dit : 'Mais je serai ennuyeux, Patrice.'" Dans le film, il n'est pas "ennuyeux". Il est "mystérieux, énigmatique, inquiétant, rassurant." Un nouveau rôle au fond pour celui qui était habituellement "un acteur très expressif".

À la fin d'un tournage "très joyeux" alors que le film "était parfois un peu sombre", l'acteur lui a confié rentrer le soir à son domicile tout seul. "Il mangeait une petite soupe. Puis il allait se coucher. Il était devenu un peu Monsieur Hire".

Patrice Leconte a enfin confié sa grande fierté de voir "ce film sélectionné au Festival de Cannes. Ce film a été très applaudi, très aimé". Ce qui a changé "la vie" du réalisateur des Bronzés. "J'étais un cinéaste assez hexagonal et grâce à Cannes, le film a été vendu un peu partout dans le monde. À partir de Monsieur Hire, mon travail a été connu en dehors qu'en France."

La rédaction vous recommande