"Commissaire Magellan" : les 3 raisons d'un succès

Il est rarement à la télévision mais réalise des scores d'audience à chacune de ses apparitions. Le commissaire Magellan revient samedi 7 octobre sur France 3 dans un épisode inédit intitulé Pour ma fille. Il devra enquêter sur le meurtre d'un avocat réputé, assassiné un mois après l'accident de voiture de sa fille, alors même qu'il venait d'entamer une procédure contre le chauffard.

Contrairement à de nombreuses séries policières qui accaparent l'écran plusieurs mois par an, Commissaire Magellan contient entre un et cinq épisodes par saison et se fait donc assez rare. Mais la rareté suscite le désir puisque la diffusion de chaque nouvel épisode bat des records d'audience : celui diffusé en décembre 2016 avait attiré 4,2 millions de téléspectateurs, un chiffre assez inhabituel pour France 3.

Le succès de cette série de Laurent Mondy n'est pas dû au hasard. Commissaire Magellan a été calibré pour la télévision française, avec des intrigues qui séduisent le public et l'interprétation irréprochable de Jacques Spiesser.

1. Un commissaire de province

Contrairement à de nombreuses séries françaises, qui ont pour décor Paris ou de grandes villes de province, Commissaire Magellan se déroule dans une petite ville fictive, Saignac. Ce policier du Nord Pas-de-Calais enquête donc dans un milieu assez aisé et restreint, celui d'une petite ville de province.

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Ce décor calme en apparence est une des premières forces de la série. En s'éloignant des grandes cités urbaines, les scénaristes jouent sur un terrain déserté par les autres séries policières. Cet éloignement de la capitale donne un autre rythme à la série, qui ne joue pas sur le suspens de ses enquêtes.

La petite ville de Saignac, pour aussi fictive qu'elle soit, rappelle quand même de nombreuses villes françaises de taille moyenne, souvent trop oubliées des séries télévisées. Le commissaire Magellan détonne donc dans le paysage des commissaires français. Son attitude très nonchalante et son refus de courir après les suspects lui donnent un côté vieille école, loin des enquêtes à suspens servies encore et encore par d'autres programmes français.

2. Une vie de famille bien remplie

En plus d'être un commissaire débordé, Simon Magellan est un père célibataire de deux adolescentes, Juliette et Cordélia. Une présence féminine qui ne lui laisse que peu de répit lorsqu'il n'est pas en train d'enquêter mais qui permet aussi d'humaniser la série. Car lorsqu'il ne cherche pas à arrêter un criminel, le commissaire Magellan essaie de comprendre ses filles, du premier chagrin d'amour aux premières envies d'indépendance. Et ce n'est pas toujours gagné.

Il peut heureusement compter sur la perspicacité de sa compagne, la journaliste Florence Higel, interprétée par Nathalie Besançon. Leur relation n'est pas non plus de tout repos et se heurte souvent à leurs impératifs professionnels respectifs : elle cherche l'information à tout prix et lui ne peut rien dire. 

Ces relations qu'il ne maîtrise pas toujours sont justement le pendant comique de la série, qui dédramatise un peu l'intrigue. Voir ce commissaire brillant échouer à comprendre les problèmes les plus simples de ses filles est vraiment très drôle.

3. Des enquêtes sans violence

Le succès de la série repose aussi sur la qualité de ses enquêtes, qui sont toujours montrées sans violence. Très loin des intrigues sombres de Profilage et des affaires à suspens de Section de recherches, Commissaire Magellan est à rapprocher plutôt de la série britannique Barnaby : on évite les coups, le sang et les cadavres à outrance.

Ce choix de réalisation a trait à l'essence même de la série, car les meurtres ont lieu dans une société bien sous tout rapport. L'enquête ne repose pas sur un contre la montre haletant mais sur un jeu de dupes. Le plus difficile pour le commissaire Magellan est surtout de gratter le vernis qui cache la véritable nature d'une personne. Un esprit à la Sherlock Holmes qui, combiné à son humour pince-sans-rire, en fait un des héros les plus attachants du paysage audiovisuel français.