La série 13 Reasons Why retrace l'histoire d'une adolescente mettant fin à ses jours. Diffusée sur Netflix en 2017, nombreux sont ceux qui s'inquiétaient alors de l'impact sur les jeunes spectateurs. Une étude, publiée dans une revue spécialisée américaine, vient justement alimenter la polémique en montrant une hausse "significative" des suicides chez les mineurs aux États-Unis dans les mois qui ont suivi la diffusion de la série.
Les auteurs de l'étude estiment ainsi à "195 le nombre de morts supplémentaires par suicide chez les jeunes âgés de 10 à 17 ans entre le 1er avril et le 31 décembre 2017, dans la foulée de la diffusion de la série", soit une hausse de près de 29%. Contrairement à leur hypothèse de départ, cette surmortalité aurait essentiellement touché les garçons.
Pour parvenir à ces chiffres, Jeffrey Bridge et son équipe du Nationwide Children's Hospital de l'Ohio ont analysé les statistiques officielles des suicides entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017, soit 180.655 morts au total. Selon leurs calculs, ce pic de suicides a été enregistré chez les Américains âgé de 10 à 17 ans dès la diffusion de la série par Netflix en mars 2017. Y'a t-il alors un lien de cause à effet ? Rien n'est moins sûr.
En effet, le mois d'avril 2017 a connu le plus fort taux de suicides dans cette catégorie de la population sur les cinq années prises en compte par l'étude. Qui plus est, les chercheurs ne sont pas en mesure d'établir un lien de causalité entre le visionnage de la série télévisée et cette recrudescence de suicides.
Les auteurs de l'étude n'ont d'ailleurs pas constaté ce phénomène dans les autres segments de la population (18-64 ans). D'autres facteurs ont aussi pu jouer un rôle dans cette augmentation, reconnaissent-ils.
Pourtant, pour le docteur Bridge, "le suicide dépeint dans 13 Reasons Why est raconté de manière irréaliste et sensationnaliste" et la méthode employée par la victime, Hannah, est montrée de manière explicite avec des détails macabres, déplore-t-il à l'AFP. "Cela peut être traumatisant pour ceux dont un proche s'est suicidé ou qui ont commis une tentative de suicide, et cela peut aussi dans certains cas fournir un exemple", ajoute le chercheur, qui enseigne la pédiatrie et la psychiatrie à l'Université d'État de l'Ohio.
Une autre étude avait déjà mis en évidence un accroissement de 19% des recherches sur internet concernant le suicide et les moyens de se suicider dans les 19 jours qui avaient suivi la diffusion de la série controversée. De nombreux professionnels de santé ou de l'éducation s'étaient alors émus de la diffusion de 13 Reasons Why, la jugeant potentiellement néfaste pour des populations vulnérables, comme les adolescents.
Netflix, qui a reconduit la série pour une troisième saison, a indiqué être "en train d'analyser l'étude" du Nationwide Children's Hospital pour être sûr de traiter le sujet "de manière responsable".
En mars 2018, la plateforme de streaming avait déjà tenté de répondre à la polémique en mettant en ligne un site dédié aux adolescents luttant avec les problèmes dont traitent la série : viol, drogue, harcèlement, suicide. Dans une vidéo l'accompagnant, les comédiens de 13 Reasons Why disaient "espérer que la série puisse aider les spectateurs" à justement parler de ces problèmes.
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