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Une femme vote à Mayotte (illustration)
Crédit : Ali AL-DAHER / AFP
On parle beaucoup de Mayotte en ce moment avec cette vaste opération pour lutter contre la criminalité et l’immigration clandestine. C'est donc l'occasion pour revenir sur la manière dont Mayotte est devenue française. Une histoire de chatouilles…
Le territoire est le 101ème département français depuis 2011, l'aboutissement d’un long combat pour qu'il ne soit pas rattaché aux Comores et reste tricolore. Et pour cela, il a fallu lutter. C'est en réalité à des femmes, milieu des années 60, que l'on doit cette victoire. Avec des armes particulières : plutôt que des fusils, elles ont utilisé des "guili-guili".
Tout commence en 1966, lorsque le gouvernement comorien décide de rapatrier la capitale de Dzaoudzi, sur l’île de Mayotte, à Moroni sur l’île de la Grande Comore. Une façon d’intégrer de force Mayotte en l’affaiblissant - car dès lors toutes les administrations sont délocalisées. Les femmes sont contre, car leurs maris sont pour la plupart fonctionnaires. Elles entrent donc en résistance, emmenées par Zéna M’Déré, sous le nom des "chatouilleuses". Et s’organisent en commandos.
Leur action est simple : dès qu’un homme politique comorien vient en visite à Mayotte, elles le prennent littéralement d’assaut et le chatouillent. Jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et soit obligé de s’enfuir de l’île. Et si elles choisissent ce mode opératoire, c’est que ce n’est pas condamnable, on ne peut pas être envoyé en prison parce qu’on a chatouillé quelqu'un. Ou tapé dans une casserole, pour revenir à une actualité plus "métropole".
Elles font aussi du bruit. Comme à Mayotte, pas mal de maisons ont des toits en tôle ondulée, elles lancent des cailloux dessus toutes les nuits pour empêcher de dormir ceux qu’elles surnomment les "Serrez la main", en gros les Mahorais, - les habitants de Mayotte -, favorables à l’indépendance et au rattachement avec les Comores.
Un procédé qui a fini par payer. Car grâce à ces chatouilleuses et leur action, le processus d’intégration définitif de Mayotte à la République Française est lancé. Et ne s’arrêtera plus. Mais à quel prix ? L'une des militantes est tuée par la garde comorienne lors d’un affrontement en 1969. Et d’autres condamnées à de la prison. Zéna M’Déré, leur cheffe, est morte en octobre 1999. Quelques mois plus tôt, elle avait été faite Officier de la Légion d’Honneur à titre posthume. Une reconnaissance pour cette femme qui aimait la France.
>> Ah Ouais ? Du lundi au vendredi, Florian Gazan répond en une minute chrono à toutes les questions essentielles, existentielles, parfois complètement absurdes, qui vous traversent la tête. Des connaissances bien utiles ou totalement inutiles pour briller en société, des anecdotes absolument incroyables à partager, des histoires étonnantes à raconter. Et chaque fois, vous vous direz "Ah ouais ?". Un podcast RTL Originals.
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