Pourquoi les concerts de casseroles, ça marche ?

PODCAST - Dans une minute, vous saurez pourquoi les concerts de casseroles fonctionnent.

Des manifestants brandissent des casseroles au Brésil (illustration)

Crédit : Douglas Magno / AFP

C’est devenu la musique qu’Emmanuel Macron écoute le plus : le concert de casseroles. Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le chef de l’État. Les premiers concerts remontent au Moyen-Age, vers le 14e siècle. À l’époque, on appelait cela un "charivari". Du latin "caribaria", qui signifie "mal de tête". Ce que provoque un concert de casseroles.

Cette protestation sonore servait à manifester son désaccord à l’occasion d’un mariage. Une sorte de contre-musique nuptiale. Par exemple, lorsque l'on estimait qu’il y avait un trop grand écart d'âge entre les deux époux… donc les Macron, au Moyen-Age, auraient peut-être eu droit à un charivari.

Ou pour dire que l'on était choqué par un remariage un peu rapide d’un veuf ou d’une veuve. Dans ce cas, le bruit des ustensiles représentait symboliquement la voix du mort qui désapprouvait cette nouvelle union.
Ces concerts pouvaient durer plusieurs jours, jusqu’à ce que les cibles du charivari se rachètent en payant une rançon. Souvent un coup à boire, mais cela pouvait aussi être une petite somme d’argent. C’est au 19e siècle que cette pratique est devenue une façon de faire entendre sa voix contre le pouvoir. En l’occurrence, celle des Républicains opposés au roi Louis-Philippe. En vain, mais il est arrivé que cela fonctionne. Par exemple en Islande.

Les Islandais et la "révolution des casseroles"

On a nommé cela "la révolution des casseroles". En 2008, à la suite de la faillite de la banque Lehmann Brothers, par effet domino, les trois plus grosses banques islandaises s’écroulent. Et les Islandais, qui jusqu’ici avaient le niveau de vie le plus élevé du monde, se retrouvent d’un coup avec une inflation à 18% et une monnaie qui perd la moitié de sa valeur. Ils tombent de très haut.

La population prise à la gorge a l’impression d’être le dindon de cette farce. L’île est placée sous perfusion du FMI, et le premier ministre montré du doigt. Par conséquent, tous les samedis à partir d’octobre 2008, les Islandais se rassemblent devant le Parlement à Reykjavik et commencent à jouer de la casserole.

De 2000, ils passent vite à 20.000, ce qui est énorme pour un pays de seulement 334.000 habitants. Sous pression, le 26 janvier 2009, le premier ministre Geir Haarde démissionne. Comme quoi dans une casserole ou une poêle, il n'y a pas que des pommes de terre que l'on peut faire sauter. Il y a aussi un gouvernement. "Slaemar frettir fyrir Emmanuel Macron" : en islandais, cela veut dire "mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron" !

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>> Ah Ouais ? Du lundi au vendredi, Florian Gazan répond en une minute chrono à toutes les questions essentielles, existentielles, parfois complètement absurdes, qui vous traversent la tête. Des connaissances bien utiles ou totalement inutiles pour briller en société, des anecdotes absolument incroyables à partager, des histoires étonnantes à raconter. Et chaque fois, vous vous direz "Ah ouais ?". Un podcast RTL Originals.

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