Ce mardi 8 avril 2025, à partir de 21h10, France 2 consacre une série documentaire de trois épisodes, sur le procès du premier dignitaire nazi jugé en France pour crime contre l’humanité, Klaus Barbie. À travers sa collection Crimes contre l'humanité, la chaîne retrace les procès de trois hommes ayant, chacun à leur niveau, contribué à la mise en place et à la réalisation d’une politique d’arrestation, de torture et de déportation de juifs et de résistants en France entre 1940 et 1944 : Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon.
Le 11 mai 1987, à la cour d'assises du Rhône du tribunal de Lyon, la tension était palpable. 800 journalistes du monde entier ont joué des coudes, munis de caméras, d'appareils photos et d'enregistreurs, pour ne pas rater l'ouverture d'un procès hors normes, celui d'un individu dont le seul nom pétrifie tant il est le symbole des sombres années de la Seconde Guerre mondiale et de l'occupation allemande : Klaus Barbie.
113 associations se sont portées partie civile, défendues par 39 avocats et des centaines de témoins étaient attendus à la barre. C'était du jamais vu, à tel point que le procès a été filmé. Une première en France. Une régie a été installée à l'intérieur même de la cour d'assises avec quatre caméras fixes. Il y a aussi beaucoup de policiers pour assurer la sécurité du procès, car Barbie est menacée de mort par des personnes qui veulent se venger de ses crimes.
11 mai 1987, 13h04
11 mai 1987, donc 13h04. Le président et la cour sont entrés dans la salle des pas perdus, totalement réaménagée pour servir de salle d'audience en raison de l'ampleur du procès. Le président a déclaré l'audience ouverte et a demandé que l'on fasse entrer l'accusé. Une porte s'ouvre et c'est un vieil homme de 74 ans, aux cheveux blancs et en costume cravate qui entre dans la salle, menottes au poignet. C'était Klaus Barbie.
Il a pris place dans le box des accusés derrière une paroi vitrée. Ce Barbie-là n'avait plus rien à voir avec ce jeune homme, regard clair, fier de porter l'uniforme nazi sur les photos en noir et blanc prises pendant la guerre et qui ont été pendant près de 30 ans le seul portrait qu'on avait de lui.
Mais c'est pourtant lui, Klaus Barbie, le monstre, le criminel nazi, celui dont on a attendu l'extradition pendant 40 ans. Il a déjà été condamné deux fois, mais par contumace. Cette fois, il était bien là, en chair et en os, jugé à Lyon, la ville où il a commis ces terribles exactions que l'histoire a trop longtemps oubliées. Ce procès a duré neuf semaines, durant lesquelles il n'a présenté aucune excuse et où il a défié la justice avec cette phrase qui symbolise tellement son cynisme : "C'était la guerre et la guerre, c'est fini".
Le rôle de Robert Badinter
L'idée du procès filmé dans son intégralité est venue de Robert Badinter. Le ministre de la Justice de l'époque justifiait que, "vu l'atrocité des faits et le nombre exceptionnel de victimes, le procès s'annonce historique et médiatique, ne conserver aucune trace pour la mémoire paraît inconcevable".
Klaus Barbie a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité. Il a été condamné à la prison à perpétuité. On a attribué à Klaus Barbie 4.342 assassinats, 7.581 déportations de juifs, ainsi que 14.311 arrestations et actes de torture de résistants en France, dont la mort de Jean Moulin.
Incarcéré dans une prison lyonnaise, Barbie est mort d'un cancer et ses cendres ont été transportées en Autriche. Le procès et la condamnation de Klaus Barbie ont marqué un tournant dans le devoir de mémoire sur la période de la collaboration en France et d'autres tortionnaires ont rendu des comptes par la suite.
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