C'est un doute qui vient régulièrement assaillir les francophones : devons-nous dire et écrire "ce qu’il se passe" ou "ce qui se passe". C'est une question que nous a posé un auditeur, Jean-Claude, qui a lu sur RTL.fr, la phrase suivante : "Le chef de l’État n’est pas satisfait de ce qu’il se passe". Il se demande si cette formulation n’est pas fautive, et s’il ne faut pas dire et écrire : "... ce qui se passe".
La solution de Jean-Claude est juste mais, ne lui en déplaise, celle de notre journaliste l’est aussi : "Le chef de l’État n’est pas satisfait de ce qu’il se passe", ou de "ce qui se passe". Les deux expressions fonctionnent.
Ce qui induit beaucoup de monde en erreur, c’est une particularité du verbe "se passer". "Arriver", "se passer", "rester", mais aussi "pleuvoir", "neiger", "falloir", par exemple, sont des verbes qui peuvent - ou qui doivent, selon les cas - être utilisés avec une construction impersonnelle.
Une construction impersonnelle, c'est quand le verbe se construit avec la troisième personne du masculin singulier, "il", mais que ce "il" est, ce que l’on appelle, un "sujet apparent". C’est bien le sujet de la phrase, on accorde le verbe à la 3ᵉ personne, mais il ne renvoie à rien, c’est un pronom que l’on ne peut pas remplacer par un nom - alors que normalement, un pronom, comme son nom l’indique, est "mis pour" un nom.
Des exemples ? Dans une construction habituelle, si je dis "il mange", "il s’en va", "il m’énerve", il y a bien quelqu’un qui mange, qui s’en va ou qui m’énerve. Mais quand je dis "il pleut", qui est-ce qui pleut ? Pas vous. Ni moi. Personne ne "pleut". Si "il faut que je parte", qui "faut" ? Toujours personne. Eh bien, c’est pareil pour "il se passe quelque chose", "il reste du poulet" ou "il arrive un truc". On ne peut pas remplacer "il" par un nom.
Et certains verbes n’existent que sous cette forme : d’abord, tous les verbes qui ont trait à la météo, "il pleut", "il neige", "il vente". Mais c’est également le cas d’un verbe aussi banal et utilisé que "falloir" : "il faut". D’ailleurs, "nous fallons" ou "elle faut" n’existent pas. Pour "falloir", c’est simple, c’est "ce qu’il" qui s’impose : "ce qu’il faut faire", "ce qu’il faut dire, et surtout pas "ce qui faut dire", bien-sûr.
Pour "arriver", "se passer", "rester", ces verbes, qui peuvent avoir une construction impersonnelle ou non, on a le choix : "Je ne sais pas ce qui se passe" ou "ce qu’il se passe", "ce qui arrive" ou "ce qu’il arrive", "ce qui me reste à dire" ou "ce qu’il me reste à dire"… On est libre. C’est chouette, non ?
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