Surnommé "le fléau de Dieu", Attila est le chef de la tribu barbare des Huns, durant le Ve siècle. Venu des steppes d'Europe centrale, il va faire régner la terreur dans toute l'Europe occidentale.
Avec ses cavaliers armés jusqu'aux dents, ce redoutable guerrier, le meilleur de son époque, lance des razzias contre l'empire romain, laissant derrière lui des montagnes de cadavres et de villages pillés et incendiés. Même la Gaule ne va pas y échapper, elle est littéralement ravagée par Attila qui, pendant des siècles, sera l'incarnation du barbare sanguinaire.
Le roi des Huns est certes un conquérant qui ne fait pas de quartier, mais c'est aussi un fin stratège, intelligent et plutôt raffiné. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, ce n'est pas un colosse barbu avec des cheveux longs, un visage colérique et des yeux toujours menaçants. En réalité, Attila n'est pas très grand, il a des jambes courtes, mais il est costaud, avec des épaules larges, le torse bombé.
À sa naissance, son père, Moundzouk, est "khan" des Huns, ce qui signifie le "roi". Cela fait une vingtaine d'années que ce peuple d'agriculteurs et d'éleveurs, semi-nomades, originaires d'Asie centrale, est présent en Europe. Les Huns dominent une grande partie de l'Europe centrale. Après avoir parcouru des kilomètres, taillant en pièces les villages et les populations qui se trouvent sur leur route, ils menacent cette fois l'Empire Romain d'Orient, appelé aussi empire byzantin.
Il couvre la Grèce, les Balkans, la Turquie, jusqu'à l'Égypte. Cet empire est né de la séparation avec la partie occidentale de l'Empire romain qui couvre l'ouest de l'Europe et notamment la Gaule et une partie de l'Afrique du Nord. Attila devient co-roi des Huns avec son grand frère, Bleda.
Le duo est à la tête d'un vaste empire qui va des Alpes à la mer Baltique. Mais Attila n'est pas vraiment rassasié. Il veut conquérir de nouveaux territoires. Alors, il enchaîne les raids meurtriers et sa cible préférée, c'est l'Empire romain d'Orient, légèrement déclinant à cette époque. Pour rappeler qui est le patron, Attila passe le Danube et envahit les Balkans. Il s'empare de la ville de Belgrade et de la ville de Sofia.
Au terme de trois années de guerre, une trêve est enfin signée avec l'Empire romain. Dans le même temps, Attila conclut une alliance avec les Romains d'Occident pour mener des combats contre de puissants peuples barbares, notamment les Burgondes et les Ostrogoths, dont les soldats survivants rejoignent au passage l'armée des Huns.
Mais l'ambition d'Attila n'a pas de limite : il assassine son frère, Bleda, avec lequel il a partagé le pouvoir pendant années. Après une courte trêve, il relance les hostilités contre l'Empire romain d'Orient. Une fois de plus, Attila fait parler sa puissance militaire. Après avoir envahi la Grèce, le roi des Huns est aux portes de Constantinople. Mais il ne peut envahir la ville, protégé par de grandes murailles. Alors Attila décide d'attaquer l'Empire romain d'Occident, qui est pourtant son allié, mais avec lequel les relations sont de plus en plus froides.
Les Huns remontent le Danube et le Rhin en plein hiver. Arrivé dans l'empire romain d'Occident, à hauteur de Mayence, Attila envahit la Belgique, puis la ville de Metz. De là, le chef des Huns arrive à Reims, mais il évite Paris dont la légende raconte que ce sont les prières de Sainte-Geneviève qui ont permis à la ville de ne pas être saccagée. Attila descend vers Orléans, mais la cité résiste malgré un long siège.
Et c'est entre Troie et Châlons-en-Champagne que se déroule ce que l'on va appeler "la bataille des Champs-Catalauniques". Cette bataille légendaire a lieu un bel après-midi d'une journée d'été. Attila lance sa cavalerie sur les forces romaines qui sont plus nombreuses et occupent une colline. Mais l'assaut échoue et les Huns sont pourchassés. Le roi des Huns songe à se suicider et à se jeter dans un brasier pour ne pas avoir à se rendre.
Le roi des Huns vient de subir son premier échec. Il est attaqué par l'empereur romain d'Orient et son armée est décimée par une épidémie. Finalement, Attila doit se résoudre à signer un traité de paix avec le pape. Il se retire finalement d'Italie, se consolant avec un immense butin, mais promet de revenir l'année suivante.
Après des années sur les champs de bataille, Attila retourne chez lui, enfin, dans la région de Pannonie, près de l'actuelle Hongrie. Il décède à l'âge de 58 ans.
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