C'est l'événement cinéma sur les plateformes de streaming de ce début d'année : Spencer, le film coproduit et réalisé par Pablo Larraín (Jackie), est enfin disponible sur Amazon Prime Video. L'occasion de découvrir l'actrice Kristen Stewart avec les tenues cultes et le brushing blond de la princesse de Galles, Diana. Le film dont l'affiche sublime et les premières photos ont enthousiasmé le public et les fans de la famille royale n'est pourtant pas un biopic comme les autres.
Le biopic a souvent pour habitude de retracer la vie d'une personnalité. On découvre très fréquemment l'enfance, l'adolescence et la vie adulte du sujet du film. Plusieurs acteurs sont sélectionnés pour jouer, avec mimétisme, le héros à différentes étapes de sa vie. Spencer se distingue totalement du genre. L'intrigue du film se concentre sur un minuscule chapitre de la vie de Diana Spencer.
Nous sommes à l'hiver 1991, pendant ses vacances de Noël. Diana, Charles et leurs deux enfants William et Harry passent quelques jours avec le reste de la famille royale à Sandringham, dans le comté de Norfolk en Angleterre. Diana ne supporte plus les infidélités du prince Charles qui passe son temps avec Camilla Parker Bowles, son amour de toujours et se sent comme enfermée dans l'imposante et glaciale demeure royale. Ce biopic ne couvre concrètement que quelques jours dans la vie de la princesse. Quelques jours en enfer où la jeune mère de famille tente d'échapper à son destin, à son mariage, à l'institution. Un huis clos suffoquant qui représente tant l'enfermement physique que mental de Diana à cette époque.
Le réalisateur a fait des choix particulièrement osés pour provoquer un long (et assez pénible et donc efficace) sentiment de malaise. Tout d'abord, les lieux, les tenues et les gens qui entourent Diana sont d'une intense froideur. Le film commence d'ailleurs presque sur un dialogue concernant le chauffage de Sandringham. Comme un clin d'œil à notre époque, si le prince William semble s'accommoder du froid (et donc de son statut), le jeune Harry lui se plaint aussi comme sa mère de la température. L'écho au Megxit est subtil mais il est là.
L'autre élément central du film est la musique et les bruitages. On ne les repère pas immédiatement mais ils deviennent de plus en plus cacophoniques au fur et à mesure du film. La composition emprunte généreuse au genre horrifique pour créer le malaise. Des bruits de pampilles qui s'entrechoquent, des violons dysharmoniques.. Tout est fait pour matérialiser l'angoisse de Diana. Un problème demeure : le public comprend assez vite où veut en venir le réalisateur et le film n'offre pas de grande variation dans son thème. Logique et cohérent... mais nous ne sommes pas vraiment transportés...
Le réalisateur va jusqu'à intégrer un fantôme à son film. Le spectre d'Anne Boleyn, reine martyr sous le règne d'Henry VIII, vient hanter et guider Diana dans sa prison mentale. Cette touche de fantastique apporte un peu de relief à un film qui tourne en rond et se regarde un peu le nombril. Mais, comment reprocher cela à Spencer puisque la Diana décrite tourne elle aussi en rond dans son palais et se regarde volontiers le nombril.
Dans Spencer, on retrouve tous les troubles de la princesse : un narcissisme rare, un besoin d'affection et de reconnaissance, une sévère boulimie, la rage d'une femme bafouée, la pensée suicidaire... Les spectateurs de la série The Crown devraient ici retrouver une belle proximité entre les interprétations d'Emma Corrin et de Kristen Stewart. Les mimiques, l'attitude, l'accent... Tout y est. Il faut dire que les biopics offrent souvent des rôles à Oscars et Spencer ne fait pas exception.
Dans ce long et pénible tunnel, Spencer et Kristen Stewart, sur laquelle tout repose, offrent quelques beaux moments de lumière. Une forme d'héroïsme, une candeur, la bonté d'une mère un peu immature qui irradient instantanément telle ou telle scène. Spencer nous plonge dans les ténèbres désespérées de la vie de la princesse mais il n'oublie pas de nous montrer l'éclat légendaire de la personnalité de Diana. Une lumière que l'on connaît tous un peu.
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