Hollywood est en deuil. Le 26 juillet 2020, Olivia de Havilland est décédée à l'âge de 104 ans dans sa résidence parisienne, comme l'a annoncé son agente dans un communiqué.
"Dame Olivia de Havilland est décédée paisiblement de causes naturelles", déclare ainsi
Lisa Goldberg dans un communiqué. Peu de temps après cette annonce, de nombreuses personnalités du cinéma et de la politique venues des quatre coins du globe ont salué la mémoire de l'actrice, connue, entre autres pour son rôle de Mélanie Hamilton-Wikes dans Autant en emporte le vent (1939).
Née au Japon de parents Britanniques en 1916, Olivia de Havilland déménage ensuite en Californie. Olivia de Havilland démarre sa carrière au cinéma en 1935 dans Le Songe d'une nuit d'été. Elle poursuit avec Captain Blood la même année et Les aventures de Robin des Bois en 1938.
Mais c'est en 1939 qu'elle est véritablement propulsée sous les feux des projecteurs en incarnant Mélanie Hamilton-Wikes dans Autant en emporte le vent, l'épouse d'Ashley Wilkes dont Scarlett O'Hara (Vivien Leigh) tombe éperdument amoureuse. Pour ce rôle, elle est nommée pour l'Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle, remporté par Hattie McDaniel, première Afro-américaine de l'Histoire à remporter une statuette dorée.
En 2015, à propos du film, Olivia de Havilland confiait au média américain Entertainement Weekly qu'elle n'était pas "triste" de le revoir, sachant que ses co-stars étaient décédées : "Quand je les vois aussi brillants et vibrants à l'écran, j'ai l'impression de vivre de joyeuses retrouvailles".
Olivia de Havilland enchaîne avec d'autres rôles qui lui permettent de devenir une légende de l'âge d'or d'Hollywood : Par la porte d'or de Mitchell Leisen. Elle est alors nommée pour l'Oscar de la Meilleure actrice, mais la statuette sera remise à sa sœur Joan de Havilland pour Soupçons d'Alfred Hitchcock. Cette cérémonie serait l'une des origines de la rivalité entre les deux soeurs, comme le précise la chaîne CNN.
En 1943, lassée de jouer les demoiselles en détresse, Olivia de Havilland commence à refuser des scénarios. En vertu de la loi, chaque fois qu'elle refusait un rôle, Jack L. Warner son patron et chef de Warner Bros Studio, lui suspendait son salaire et son contrat existant. Une situation qui ne passe pas auprès des actrices et des acteurs, mais c'est Olivia de Havilland qui parvient à faire bouger les choses. Elle poursuit Jack L. Warner en justice et obtient gain de cause. C'est une victoire judiciaire qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs. "Je n'avais aucun doute sur la bonne décision à prendre. Une des meilleures choses à laquelle j'ai pensé c'est 'Si je gagne, d'autres acteurs frustrés comme moi n'auront pas à endurer cela'. Ils accepteront la suspension sans salaire bien sûr, mais sachant qu'ils n'auront plus à vivre cette situation", confiait l'actrice en 1978 lors d'une interview pour les Oscars.
Auprès de l'AFP, La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot explique combien elle était "aussi une femme de caractère. La résistance qu'elle sut opposer aux studios dans les années 1930 et 1940, allant jusqu'à les poursuivre en justice, joua un rôle déterminant pour améliorer de façon très substantielle les droits des acteurs et actrices".
Trois ans après son dernier film, Olivia de Havilland fait alors son retour en 1946 au cinéma avec À chacun son destin. Elle y incarne Josephine Norris, une mère qui cherche son fils pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'avoir abandonné en 1917. C'est la consécration : elle remporte l'Oscar de la Meilleur actrice. En 1948, dans La Fosse aux serpents, l'un des premiers films offrant une vision réaliste de la maladie mentale, Olivia de Havilland épate pour son rôle de Virginia Cunningham, souffrant de dépression et diagnostiquée schizophrène. Olivia de Havilland remporte son deuxième Oscar de la Meilleure actrice en 1950 pour L'Héritière et le Golden Globe de la Meilleure actrice. Elle y joue Catherine Sloper, jeune fille timide qui découvre que seul son argent intéresse ses prétendants.
À la fin des années 50, elle commence à moins jouer au cinéma, bien qu'elle apparaisse dans d'autres succès de l'époque comme Ma cousine Rachel (1952), La Princesse d'Eboli (1955) et Pour que vivent les hommes (1955). Elle a un coup de cœur pour Paris en 1953 où elle décide de s'installer. Un an plus tard, elle épouse le journaliste Pierre Galante, avant que le couple ne se sépare en 1979.
En 1965, Olivia de Havilland devient la première femme à présider le jury du Festival de Cannes. "Et à l'heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d'elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu'elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient", estime Thierry Frémaux à l'AFP, assurant que cette "reine d'Hollywood" avait démontré "force et courage" tout au long de sa carrière. En 2003, elle est la présidente de la 75ème cérémonie des Oscars. 7 ans plus tard, Nicolas Sarkozy lui remet la Légion d'Honneur. "Le monde a perdu un trésor international", a dit à l'AFP son ex-avocate Suzelle Smith. "Elle voudrait qu'on se souvienne d'elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de champagne !".
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