"Lady of Heaven" : pourquoi le film fait-il polémique ?

Jugé "blasphématoire", le film a notamment été interdit de projection au Maroc.

Une salle de cinéma (image d'illustration)

Crédit : LOIC VENANCE / AFP

Religion et cinéma, une histoire de controverse et de censure. Le sort de "La Dame du Paradis" - "The Lady of Heaven" en anglais - n'est pas sans rappeler l'émoi qu'avait suscité "La Dernière Tentation du Christ", réalisé par Martin Scorsese, en 1988.

Le long métrage écrit par le religieux chiite musulman Yasser al-Habib raconte l'histoire de la fille du prophète Mahomet, Fatima Zahra, épouse d'Ali, premier imam chiite. Un récit qui rejoue en creux la scission entre l'islam chiite et sunnite, divisé sur la reconnaissance du successeur du prophète Mahomet.

Ainsi le Maroc - majoritairement sunnite - a interdit la projection du film selon un communiqué officiel publié samedi soir par le Centre cinématographique marocain (CCM). La décision du CCM survient après que le Conseil supérieur des oulémas - l'instance officielle chargée d'émettre des "Fatwas" (avis religieux) - a "fermement condamné", samedi 11 juin, le contenu du film.

Déprogrammé en Grande-Bretagne

Dans un communiqué, le Conseil des oulémas, qui est présidé par le roi Mohammed VI, dénonce "la falsification flagrante de faits établis de l'histoire de l’Islam". "Cette falsification des faits, qui porte atteinte à l’Islam et aux musulmans, est rejetée par tous les peuples, parce qu’elle ne sert pas leurs intérêts supérieurs entre les nations, particulièrement en ces temps", souligne le communiqué religieux.

Une polémique qui se joue également en Europe. Sortie le 3 juin au Royaume-Uni, le film a été déprogrammé par la chaîne Cineworld après des rassemblements de musulmans devant ses salles de cinéma où il était diffusé. Il a aussi été jugé "blasphématoire" en Egypte, au Pakistan, en Iran - pays chiite- et en Irak, notamment.

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