La Daronne, le nouveau film du réalisateur Jean-Paul Salomé, fait partie de ceux qui auraient dû sortir au printemps dernier... Repoussé plusieurs fois à cause de la Covid, il arrive enfin sur nos écrans ce mercredi 9 septembre. Isabelle Huppert est absolument formidable dans cette comédie policière qui, au fil de l'action, devient de plus en plus un vrai polar.
La Daronne c'est l'histoire d'une interprète judiciaire franco-arabe, spécialiste des écoutes téléphoniques au service de la brigade des stupéfiants qui, lassée de sa petite vie, va détourner des informations sur une grosse livraison de drogue et s'improviser dealeuse, sous l'identité et le déguisement de "la Daronne". On s'amuse beaucoup, on est attendri aussi par cette femme qui décide de bouleverser l'ordre trop établi de sa vie dans une sorte de dangereux quitte ou double. L'occasion de redécouvrir Isabelle Huppert, actrice fétiche de Chabrol ou Haneke dans un registre comique qu'elle a trop peu abordé.
"Il peut y avoir de la tragédie dans la comédie et de la comédie dans la tragédie, explique l'actrice au micro de RTL. La daronne est la preuve de cela, on peut dire que dans un premier temps c'est une comédie, mais c'est une comédie dans laquelle il y a beaucoup de moments d'émotion, il y a parfois une certaine gravité, un peu de souffrance parfois, un regard social. C'est vaste une comédie."
Si on remonte le fil de la carrière d'Isabelle Huppert, on trouve quand même de beaux exemples de ce qu'on peut qualifier de "comédies" : Coup de torchon de Bertrand Tavernier, Les soeurs fâchées d'Alexandra Leclère, Dupont Lajoie d'Yves Boisset, La femme de mon pote de Bertrand Blier, Sac de noeuds de Josiane Balasko ou même Huit femmes de François Ozon... Des films où on s'amuse aussi, même si le rire est cruel, acide voire tordu.
Dans ce film, on découvre l'actrice maîtrisant à la perfection l'arabe, cette langue pourtant si difficile à maîtriser, riche de dizaines de variantes selon les pays ou les régions. La comédienne est une habituée des langues étrangères, elle qui tourne dans le monde entier... Pour La Daronne, elle s'est pliée à la discipline, non pas de l'apprentissage de l'arabe, mais au moins pour essayer d'en comprendre quelques bribes. Le résultat est brillant, tout comme l'exercice du déguisement. À l'écran, on découvre une Isabelle Huppert transformée en créature qui pourrait sortir de ce que l'on voit des femmes de la haute société à Dubaï : vêtements, maquillage et bijoux clinquants. Une métamorphose jubilatoire pour nous comme pour elle.
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