Vous connaissez le principe de la "loi des séries"? En ce qui concerne la télé, et nous l'avons souvent dit, la nouvelle loi des séries, c'est que les séries font la loi. Quel festival ! Heu, au sens propre ! Les festivals ayant pour thème les "séries TV" se multiplient en effet, qu'ils se déroulent à Cannes, à Lille, à La Rochelle, à Fontainebleau et on en passe. Sont-ils tous intéressants ? Indubitablement. M'intéressent-ils tous ? Pas durablement.
Car si j'aime passionnément les fictions télé, toutes les fictions télé (sur le principe), je n'aime pas l'espèce de snobisme qui se développe depuis que les "puristes" (disons comme ça) se sont emparés du genre. Il y a certes les vrais passionnés, forcément passionnants... Mais sont souvent plus "pesants" les nouveaux convertis venus du milieu cinématographique, qui peuvent parler des heures durant d'un "plan esthétique", d'un angle de caméra. Et ceux-là préfèrent la technique à l'histoire racontée : si les 2 vont ensemble comme vont ensemble la brouette et la roue, bon nombre de "néozazous" devraient toutefois méditer la célèbre phrase de Gabin: "3 choses sont importantes dans un film: D'abord l'histoire, ensuite l'histoire, enfin l'histoire.
En télé, c'est a fortiori pareil. Combien en avons-nous vu, des feuilletons a priori géniaux qui, comme Lost, ont fini par s'enliser dans le confus et le verbiage. Et si je suis ravie que les séries, comme l'écrit Télérama, soient en train de devenir "le nouvel Eldorado des grands cinéastes" (Martin Scorsese, David Fincher, Éric Rochant, etc.), je ne peux qu'être agacée par la méconnaissance "d'ensemble" de l'histoire du secteur.
"Les fictions françaises sont enfin ambitieuses". Non, elles ont commencé par l'ambition. Quand le petit écran proposait en 1961 l'adaptation des Perses d'Eschyle, on était loin de Benny Hill ou de "Mon cul sur la commode". Et Au plaisir de Dieu, 6x90 minutes adaptées en 1977 du livre de Jean d'Ormesson, c'était du prêt à consommer? On a le droit de ne pas connaître une époque donnée, on n'a pas le droit d'en parler comme si elle nous était connue. Quelle paresse intellectuelle !
J'ai le même énervement quand j'entends dire que les formats de 26 et 52 minutes sont des "trouvailles modernes". Elles sont au contraire nées avec la télé, de Janique Aimée à L'Homme du Picardie, en passant par Les Saintes chéries, géniale quotidienne assurée par le tandem Micheline Presle & Daniel Gélin ou encore Vive la vie, 144 épisodes avec Daniel Ceccaldi.
Même inadmissible méconnaissance côté réalisateurs. "Enfin les cinéastes viennent à la télé en lui donnant ses lettres de noblesse". Pardon, mais si je me réjouis de cet apport de sang neuf, je ne peux que déplorer une nouvelle fois notre ignorance. Certains as du grand écran ont en effet toujours aimé travailler pour le petit. Même à cette époque épique où la télé avait des œillères à tous les sens du terme, avec un écran "au champ de vision" rétréci, "limité sur les côtés". On peut ainsi citer Molinaro, Georges Lautner ou, tiens, Yves Robert, et son Été 36 diffusé en deux parties en 1986. Les contraintes étaient pourtant réelles, répétons-le, qui ramenaient les "grandeurs de vue" à des vues pas très grandes.
Une dernière précision avant de conclure : on admettait plus facilement autrefois la cohabitation des genres : Ils ne sont en effet pas nombreux, les amateurs éclairés de La Servante écarlate (une nouveauté avec une femme régulièrement violée pour enfanter) qui s'abstiendront de débiner Camping Paradis ou Sous le soleil. Comment comparer? Apprécier le camembert interdit-il d'aimer le turbot ou le caviar? Pourquoi, justement caviarder et mettre le turbot sur la critique?
Jugeons une production pour ce qu'elle a voulu être, non pour ce que l'on voudrait qu'elle soit. Kaamelott (historiquement juste), n'est (heureusement) pas une adaptation "pléïadesque" de La légende d'Arthur. En quoi les uns empêchent-ils les autres? Lassé par trop d'horreurs, l'ancien patron du Raid aime par exemple Joséphine Ange gardien et un Ministre adore Nos chers voisins. Enfin, si Plus belle la vie n'est pas une "machine à mots d'auteurs", c'est une vraie machine de guerre télévisuelle. Il est plus difficile d'assurer le quotidien télévisuel du public depuis 2004, que 3 soirées télé haut de gamme par an.
C'est stupide de comparer, dites-vous? C'est exactement ce que je me tue à vous répéter! Les enquêtes sérieuses d'Infrarouge sur le couple n'empêchent pas Scènes de ménages de ravir le public depuis 9 ans, pas vrai?! Et comme j'ai le caractère mieux fait que la figure, je souhaite longue vie à l'attachant Demain nous appartient sur TF1 et au futur feuilleton de France 2.
Je me réjouis également de la présence d'Yvan Attal dans une "science-fiction" à venir, une histoire où les humains ne meurent plus. Ça s'appelle Ad vitam et justement, des séries, il y en aura "ad vitam eternam". Sous quelque forme et sur quelque support que ce soit. Avec le quota et le comptant de succès. Et d'échecs. Même Steven Spielberg reconnaît avoir eu de petites déconvenues avec Terra Nova ou Under the Dome. Allez, péché avoué...
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