Festival de Cannes : annulée en 1939, la 1ère édition recréée à Orléans

Si le Festival de Cannes a vu le jour en 1946, c'est en réalité en 1939 qu'il aurait dû avoir lieu pour la première fois.
80 ans plus tard, Orléans rend hommage à son créateur Jean Zay dans sa ville natale en recréant de toute pièce cet événement fantôme.

"Le Magicien d'Oz" de Victor Flemming, aurait dû concourir au Festival de Cannes 1939

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Retour vers le passé. En 2019, le Festival de Cannes souffle ses 72 bougies. Mais saviez-vous qu'il devait avoir lieu à l'origine 7 ans plus tôt, en 1939 ? À l'aube de la Deuxième guerre mondiale, Jean Zay, alors ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-arts du Front populaire, voulait contrer la Mostra de Venise (1930), considérée comme complice du pouvoir fasciste.

"Nous préparions pour septembre 1939 le Festival de Cannes, destiné à concurrencer la fameuse Biennale de Venise. Notre festival aurait fait de la France chaque année le centre mondial du cinéma", écrit-il dans ses Souvenirs et Solitudes en 1942. Un discours imaginaire qui deviendra réalité en 1946 avec la première édition du Festival et ses premiers Grands prix (la Palme d'or n'apparaîtra qu'en 1955) pour Rome, ville ouverte de Roberto Rossellini ou bien La Symphonie pastorale de Jean Delannoy.

80 ans plus tard, du 12 au 17 novembre 2019, le "Comité Jean Zay Cannes 39" est créé. Il se donne pour mission de recréer à la quasi identique cette édition festival morte à l'époque mais pas dans l'âme. Pas de croisette pour décors cependant, mais la ville d'origine de l'homme politique français, Orléans.

Amos Gitaï, président du jury

Le tapis rouge sera déroulé et seront dévoilés les films qui auraient dû concourir en 1939. Lesquels ? 25 des 38 films seront présentés. Parmi eux, La Taverne de la Jamaïque d'Alfred Hitchcock, Seuls les anges ont des ailes de Howard Hawks ou encore Le Magicien d'Oz de Victor Flemming.

En tout, 500.000 euros ont été engagés par le comité, avec l'aide de la ville d'Orléans et la région Centre-Val de Loire. Alors qu'en 1939, Louis Lumière - qui a révolutionné le cinéma avec son frère Auguste Lumière - aurait dû être à la tête du jury, ce sera Amos Gitaï, réalisateur israëlien, le président de ce "remake".

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