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Cannes 2019 : qui est Bong Joon-ho, le réalisateur qui a reçu la Palme d'or ?

PORTRAIT - À 49 ans, le réalisateur coréen vient de décrocher la prestigieuse récompense pour son film "Parasite".

Bong Joon-ho, Palme d'or du 72e Festival de Cannes pour "Parasite"
Crédit : AFP
Aymeric Parthonnaud & AFP

Il est le grand représentant de la nouvelle vague de Corée du Sud, qu'il n'hésite pas à égratigner en faisant de son cinéma virtuose et spectaculaire le reflet des maux de sa société. Bong Joon-ho vient de décrocher, ce samedi 25 mai 2019, l'une des plus prestigieuses récompenses du monde du cinéma : la Palme d'or. Une récompense qui vient auréoler son film Parasite qui sortira en France le mercredi 5 juin 2019

"Merci beaucoup. Je suis très honoré, j'ai toujours été très inspiré par le cinéma français, je remercie Henri-Georges Clouzot et Claude Chabrol", a dit Bong Joon-ho sur la scène du Palais des Festivals alors qu'il recevait sa Palme des mains de Catherine Deneuve et du président du jury Alejandro González Iñárritu.

Premier ambassadeur de cette brillante génération des "enragés", ainsi qu'ils sont surnommés dans leur pays, Park Chan-wook avait ouvert la voie cannoise en 2004 en remportant le Grand Prix en 2004, avant celui du Jury en 2009 pour Thirst, ceci est mon sang". Dans son sillage, c'est donc Bong Joon-ho qui est devenu le premier Sud-Coréen à gravir la montagne du septième art. 

Les années de dissidence

Un sacre en forme de revanche pour le réalisateur de 49 ans, qui, à l'instar de son acteur fétiche Song Kang-ho - brillant dans Parasite -, de Park Chan-wook et de quelque 9.500 artistes, avait été placé sur une "liste noire" des autorités sud-coréennes, du temps de l'ancienne présidente Park Geun-hye, destituée en mars 2017. Sur ordre de la fille du dictateur Park Chung-hee (1962-1979), les autorités avaient ciblé les personnalités de la littérature, du cinéma, de la danse, du théâtre, exprimant "des pensées de gauche", considérées comme critiques à son endroit.

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"Ce sont de telles années de cauchemar, de nombreux artistes sud-coréens ont été profondément traumatisés", avait confié Bong en 2017, au moment où il présentait son précédent film Okja, grosse production Netflix, dans lequel couvait un message humaniste et écologiste sous l'apparat du grand spectacle. Cette habitude de traiter des sujets politiques ou sociaux, quitte à ne pas épargner son pays, le cinéaste, né le 14 septembre 1969 à Daegu, en fait sa signature dès son premier long métrage sorti en 2000 Barking Dog, une comédie noire dénonçant la corruption en Corée du Sud.

C'est avec Memories of murder en 2003 que le cinéaste à la chevelure noire fournie, lunettes à monture fine sur un visage carré, entre dans la cour des réalisateurs qui comptent. Son thriller, qui dépeint l'atmosphère répressive des années 1980 sous le règne de l'armée, est alors perçu comme un satire de la société sud-coréenne.

Oscillations entre les genres

En 2006, l'horrifique The Host le voit passer avec brio son "permis blockbuster", sans négliger le fond critique en mettant en avant l'incompétence d'un gouvernement face à un désastre. Huit ans plus tard, de nombreux Sud-Coréens dresseront un parallèle entre ce thriller fantastique et la catastrophe du ferry Sewol, dans lequel 304 personnes, en grande majorité des lycéens, avaient péri en 2014.Le gouvernement sera écharpé pour l'incompétence des secours et Bong, profondément traumatisé par ce drame, sera l'une des personnalités qui réclameront une enquête.

En 2009, Mother, histoire d'amour fusionnelle entre une mère et son fils déficient mental, le voit revenir à une veine plus intimiste dans un drame où s'entremêlent avec justesse comédie, chronique sociale et policière. 

Snowpiercer - le transperceneige, avec Tilda Swinton et Chris Evans, lui ouvre les portes d'Hollywood en 2013. Dans ce film de science-fiction, dans la veine de Soleil vert de Richard Fleischer, le réalisateur fait une nouvelle fois preuve de brio dans sa mise en scène. Avec Okja, qui raconte le combat d'une jeune Sud-Coréenne pour ramener dans sa montagne son meilleur ami, un immense cochon génétiquement modifié que lui a repris la compagnie américaine à l'origine de la création de l'animal, Bong Joon-ho flirte avec l'univers du réalisateur japonais de films d'animation Hayao Miyazaki, et en profite pour délivrer des messages pro-écologiste et anticapitaliste.

C'est finalement avec le magistral Parasite, drame familial mâtiné de thriller, qui dépeint la violence des inégalités sociales avec une immense maîtrise formelle, que Bong, ancien étudiant en sociologie à la prestigieuse université Yonsei de Séoul, obtient la reconnaissance suprême. "Je fais des films de genres, mais pas de manière classique. J'essaie de transcrire des messages sur la société en cassant les codes", déclarait-il. À force de faire genre, Bong Joon-ho est plus que jamais dans le vrai.

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