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Pourquoi Angoulême était la capitale de la BD depuis 12.000 ans sans le savoir ?
En 2018, une découverte archéologique a ancré la ville d'Angoulême dans l'histoire de la BD, d'une toute autre manière.
Un visiteur au Festival de la BD d'Angoulême en mars 2022
Crédit : YOHAN BONNET / AFP
Alors que s'ouvre le 51e Festival International de la BD d'Angoulême, découvrons comment la capitale de la bande dessinée depuis 12.000 ans sans le savoir. C’est seulement depuis 1974 qu’Angoulême accueille le Festival international de la bande dessinée, devenu en 50 ans le plus grand salon BD au monde, incontournable rendez-vous des auteurs, dessinateurs, éditeurs du monde entier, celles et ceux qui font le neuvième art, terme inventé par Morris, le papa de Lucky Luke pour parler de la BD.
Deux de ses trois fondateurs, Francis Groux et Jean Mardikian étaient des Angoumoisins fans absolus de BD et élus municipaux, d'où le choix de la ville d'Angoulême. Quand il fut question de réveiller culturellement leur ville qui n’était pas hyper funky à l’époque, ils ont tout naturellement pensé à la bande dessinée. S’inspirant du plus vieux festival BD du monde, celui de Lucques en Italie, co-créé en 1965 par Umberto Eco, l’auteur du Nom de la Rose.
Une découverte archéologique majeure
Une découverte incroyable, en novembre 2018, a bouleversé l’histoire de la ville. À cette époque, des chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives font des fouilles depuis des mois sur une zone amenée à devenir un nouveau centre d’affaires. Comme la loi l’y oblige. Et là, trois jours avant la fin du chantier, surprise, ils tombent sur une plaquette en pierre mesurant 25 centimètres sur 18 cm.
Cette plaquette que l’on a estimée vieille de 12.000 ans, grosso modo à la fin du Paléolithique, est en fait la plus vieille bande dessinée du monde ! On y voit gravé plusieurs animaux, un cheval, un cerf, un aurochs, l’ancêtre des bovins domestiques et un autre équidé. Ce qui prouve qu’Angoulême est bien la capitale historique de la BD et depuis bien plus longtemps que la naissance du Festival. Mais au-delà de ça, cette découverte a chamboulé les chercheurs !
On pensait que l’art figuratif, comme sur cette BD en pierre, avait disparu il y a 12.000 ans pour être remplacé par des formes géométriques. En réalité, nos ancêtres continuaient de dessiner des animaux. Et on n’a jamais depuis arrêté de Milou à Idéfix en passant par Jolly Jumper et le Marsupilami !
