Dans Un personnage de roman, Philippe Besson a raconté la campagne d'Emmanuel Macron en 2017. Certains ont critiqué le ton hagiographique du livre. "J'ai aimé l'expérience parce que fondamentalement, pour un romancier, vivre quelque chose que vous n'avez jamais vécu c'est formidable, raconte l'auteur, invité de Laissez-vous tenter sur RTL ce 12 janvier 2021. Rentrer dans une campagne électorale et voir l'histoire se faire... Surtout l'histoire que l'on ne voit pas venir parce que si j'avais suivi un favori, un mec qui va gagner, on s'en fiche un peu, là l'idée c'était de voir quelqu'un qui n'avait a priori aucune chance de l'emporter. Quand l'improbable survient c'est formidable".
"Après coup je pense que c'était un exercice impossible. J'étais trop proche de lui sans doute et je n'avais pas la distance nécessaire. J'ai été naïf. Je ne suis pas journaliste je ne pouvais pas prétendre à la moindre objectivité et ma subjectivité et ma naïveté font que le livre n'est pas réussi", tranche-t-il.
"Je ne regrette pas de l'avoir écrit, tempère l'écrivain. Mais il n'est pas réussi. Il est boiteux. Même si je passais un contrat très clair avec le lecteur en disant d'où je l'écrivais mais je pense que je me suis un peu auto-censuré et je pense que ce n'est pas l'exercice dans lequel je suis le meilleur. Mais je n'ai aucun regret. On ne peut pas regretter d'avoir écrit un livre. Ca a emporté des mois de ma vie".
Avec le recul désormais, que pense-t-il de la présidence d'Emmanuel Macron, lui, l'homme de gauche ? "Au départ, parce qu'il était censé n'être ni de gauche, ni de droite, raconte en préambule Philippe Besson, je me suis rendu compte qu'il était surtout 'et de droite et de droite' avec une politique d'inspiration libérale. L'électeur de gauche que je suis ne s'y retrouvait pas. Il a un peu changé de braquet avec les Gilets jaunes puis la pandémie en prenant des mesures sociales d'ampleur..., reconnaît-il.
"Sur le plan culturel, je concède une petite déception. C'est le moins qu'on puisse dire. Emmanuel Macron est érudit, il a de la curiosité, le goût des artistes et du théâtre mais j'ai du mal à distinguer une politique culturelle. Elle est marquée par un certain conservatisme. Et comme beaucoup d'artistes, je vois les dégâts que la crise sanitaire fait sur la culture et c'est terrible...", conclut Philippe Besson dont le 20e roman vient de paraitre.
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