Nellie Bly, dans l’antre de la folie de Virginie Ollagnier et Carole Maurel est la BD RTL du mois de février 2021.
Nellie Bly, de son vrai nom Elisabeth Cochrane, est la première journaliste qui s’est infiltrée, comme on dit aujourd’hui, dans des usines, des hôpitaux, des organisations mafieuses, pour décrire la réalité de l’intérieur. Et cette bande dessinée scénarisée par Virginie Ollagnier et dessinée par Maud Maurel raconte comment Nellie Bly s’est fait passer pour folle, afin d’être transférée à Blackwells Island l’asile d’aliénées réservées aux femmes sans ressources. Son but étant de raconter le quotidien des femmes internées en 1887.
Nellie Bly a alors 23 ans. C’est une jeune femme très intelligente, qui a perdu son père à 6 ans, et qui dès son enfance refuse d’admettre qu’être une femme ne vous donne aucun droit. Nellie Bly devient journaliste à 21 ans, elle lit dans le courrier des lecteurs du Pittsburgh Dispatch, la complainte d’un père qui n’arrivant pas à marier ses 5 filles, se lamentait de devoir les nourrir jusqu’à la fin de ses jours.
Elle adresse au journal une réponse à ce père lui disant que s’il avait éduqué ses filles avec autant d’exigence et de soins que ses garçons, elles auraient pu travailler et subvenir à leurs propres besoins. Une lettre très bien écrite, argumentée, qui retient l’attention du rédacteur en chef du journal George Madden, lequel lui propose d’écrire des articles. Il lui trouve le pseudonyme de Nellie Bly pour protéger sa réputation, et lui commande une enquête sur les conditions des femmes dans les usines, ça sera sa première immersion.
Son article va déclencher une vague d’indignations et de changements dans le monde ouvrier. Puis, c’est le New York world qui lui propose de se faire interner dans un hôpital psychiatrique à ses risques et périls, raconte Virginie Ollagnier. Elle va tenir 10 jours dans cet enfer avant que son avocat ne vienne la sortir de là. Les conditions de séquestrations de ces femmes pauvres financièrement et mentalement s’avèrent encore plus atroces que ce qu’elle avait l’imaginé. Les pauvres femmes sont encordées, battues, on comprend que certaines sont violées, à cause des visites suspectes des médecins la nuit. On apprend des naissances, puis la disparitions des enfants. Bref, c’est glaçant.
La maladie psychiatrique est une chose très encombrante au 19ème siècle. "Parquer les femmes sur une ile transformée en hôpital insalubre, c’est aussi une manière de s’en débarrasser", explique encore Virginie Ollagnier. Le reportage de Nellie Bly va, vous vous en doutez, provoquer un énorme scandale. Et faire en sorte que les conditions des femmes dans les asiles s’améliorent.
Ce qui est intéressant dans la bande dessinée Nelly Bly, dans l’antre de la folie, c’est qu’elle raconte aussi raconte l’engagement féministe de Nelly Bly, qui a pourtant toujours refusé de faire partie d’une quelconque organisation politique. "Elle n'avait pas le temps", poursuit Virginie Ollagnier, qui signe avec Carole Maurel cette histoire de femme extrêmement intelligente qui a compris dès ses 20 ans, qu’un bon reportage doit être à la fois documenté et accrocheur.
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