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Les noms de famille ont-ils tous une signification ?
Crédit : I stock
La semaine dernière, j’ai poussé pour la première fois la porte d’une espèce de caverne d’Ali-Baba pour amis des mots, ou plutôt d’un repaire d’amis des mots, une sorte de Cour des Miracles secrète où se réunissent une fois par an des fous de la langue française, et plus particulièrement des cinglés des dictionnaires.
Ça s’appelle la Journée des dictionnaires, ça existe depuis plus de vingt ans, une journée sur 365 au cours de laquelle les dicopathes (ceux qui sont atteints de la maladie du dico) échangent leurs connaissances et leurs anecdotes. Et cette année, le thème était les noms propres.
Alors, d’où viennent les noms propres ? C’est bizarre, quand on y pense, cet adjectif, "propre". Évidemment, ce n’est pas le propre qui s’oppose au sale, mais celui qui s’oppose au commun, comme l’a expliqué Jean Pruvost, créateur de la Journée des dictionnaires et dicopathe sévèrement atteint car il en possède plus de 10 000.
Ce "propre" là vient du latin proprius, de pro, "pour" et privus, "particulier". Il est donc "propre à chacun", par opposition au nom commun, un "commun" qu’il faut entendre au sens de transports en commun. J’ai un "chien", nom commun de cette espèce animale qui s’applique à des millions d’individus. Mon chien s’appelle Fifi, avec une majuscule, car il s’agit cette fois d’un nom qui est propre à un seul chien, le mien, celui qui arrive ventre à terre quand je crie "Fifi".
En fait, les noms propres sont souvent des noms communs qui ont réussi. Ceux des individus, pour se limiter à cette catégorie, sont issus de noms communs. Le nom de Vercingétorix signifiait "le chef des guerriers d’élite", et il en va de même de tous les prénoms. "Bernard", d’origine germanique signifie "ours courageux", ou encore Stéphane, qui est "le couronné" en grec.
Quant aux noms de famille, ils arrivent à partir du XIIe siècle, raconte Jean Pruvost, quand "l’intense croissance démographique ne permet plus de distinguer les différents Bernard [ou Stéphane] du village", et qu’il faut avoir recours à des surnoms pour les distinguer les uns des autres, surnoms qui deviendront nos noms de famille.
Ces noms de famille sont eux aussi issus de noms communs, souvent inspirés des lieux où habitait l’individu (Dupuy, Dubois, Dupont, Dupré…), de son métier (Charron, Boulanger, Charpentier ou Carpentier…), d’un sobriquet (Lebrun, Lepetit, Legros, Legrand...).
Si vous voulez tout savoir sur les noms propres, je vous conseille le chapitre consacré à la question dans le dernier ouvrage de Jean Pruvost, Les Secrets des mots, paru à La Librairie Vuibert. Et si vous vous sentez une tendance à la dicopathie, on se retrouve l’an prochain à la 27e Journée des dictionnaires. C’est gratuit !
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