Maurizio Cattelan expose son oeuvre hyper réaliste à la Monnaie de Paris

C'est un artiste italien haut en couleur. Une star de l'art contemporain. Il s'appelle Maurizio Cattelan et son exposition Not Afraid of Love ("Pas peur de l'amour") à la Monnaie de Paris est une des plus visitées de la capitale. Pour cause, c'est la première rétrospective de Maurizio Cattelan en Europe. Cattelan est un artiste rare, qui a 56 ans, il vit à New York. C'est un autodidacte qui ne produit pas plus d’une ou deux œuvres par an. 

Certaines d'entre elles sont devenues iconiques. Comme la sculpture hyperréaliste La Nona Ora, "La 9ème heure". Elle représente le Pape Jean-Paul II, habillé de la traditionnelle soutane blanche, la férule à la main, couché raide sur le flan, terrassé par un météorite. Elle est exposée dans le grand salon de la Monnaie de Paris. Et sur la balustrade du salon est assis Tambourino, c'est la sculpture d'un adolescent qui ressemble beaucoup à Cattelan et qui joue du tambour comme pour saluer ou applaudir la mort du Saint Père. 

Ds oeuvres ambiguës

Il y a toujours plusieurs niveaux de lecture, mais ces sculptures sont d'abord un choc visuel. Comme ce cheval suspendu sous la voûte de l'escalier d'honneur de la Monnaie de Paris et dont les très très longues pattes semblent allongées par l'apesanteur. Parmi les œuvres les plus étonnantes de Cattelan, il y a celle où l'on voit sa tête et ses épaules surgir d'un trou percé dans le plancher. Elle a été maintes fois reproduite dans les journaux et les magazines. Une illusion d'optique qui fonctionne. Penchez-vous et vous verrez que le bonhomme est juché sur un tabouret installé à l'étage en dessous. Vous serez amusé.

Mais dans certaines salles les sculptures présentées inquiètent ou dérangent, comme celle intitulée Him, qui clôt l'exposition. On voit, de dos, un petit garçon agenouillé en prière, costume gris, chaussures noires. Image attachante, sauf qu’après avoir contourné la sculpture, on se rend compte que le petit garçon n’est autre qu’Adolphe Hitler ! Malaise devant la tête pâle et le rictus dédaigneux du Führer. Cette statue a été vendue près de 15 millions d’euros à New York le 8 mai dernier à un collectionneur américain, mais ce n’est pas à cause de ce prix que les œuvres de Mauricio Catellan sont présentées à l’Hôtel de la monnaie, mais bien parce qu’il est un des plus grands artistes de notre époque. 

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