Dans son chef-d'oeuvre, La promesse de l'aube, Romain Gary célèbre l'amour qu'il porte à sa mère mais il y a un grand absent dans ce livre : le père. Dans Romain Gary s'en va-t-en guerre, paru chez Flammarion, Laurent Seksik se penche avec passion et érudition sur cette énigme : "On associe le génie de Gary à sa mère, mais il y a un mystère : son père", explique l'auteur. "Romain Gary, jusqu'à ses derniers jours, a menti sur qui était son père, sur ses origines. Il a bâti une légende, la légende de sa mère, et il y a une inconnue, c'est son père. C'est cette histoire-là que je tente d'éclairer, c'est ce mystère-là que je tente de lever."
Cette histoire, elle a un nom très simple : c'est la trahison. "Ce fils admiratif de son père s'est senti abandonné. D'où le besoin éperdu de reconnaissance de Romain Gary, qui lui a fait prendre un autre nom, qui lui a fait utiliser un pseudonyme, qui l'a sans doute conduit à sa perte. Il y a à mon sens, avant tout, et c'est le sujet du livre, le besoin d'être reconnu par un père qui ne l'a pas reconnu."
Romain Gary s'en va-t-en guerre, de Laurent Seksik, chez Flammarion.
Le coup de cœur du libraire :
Delphine Bouillot est libraire chez M'Lire à Laval dans la Mayenne. Elle nous parle de No Home, le premier roman de la jeune américaine Yaa Gyasi. Une bouleversante saga familiale sur 8 générations, qui commence au 18ème siècle avec le destin contraire de deux sœurs africaines, l'une épouse un négrier, l'autre devient son esclave.
No Home, de Yaa Gyasi, aux éditions Calmann-Lévy.
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