"Jusqu'ici, rien n'a changé." Mais en 2024, le film culte de Mathieu Kassovitz, La Haine, revient sous une nouvelle forme, 30 ans après sa sortie. Le 10 octobre marquera la première représentation de cette version musicale, à La Seine Musicale, avant une tournée dans près de vingt villes en France.
Ce spectacle promet d'être riche, mêlant "danse, cinéma, rap, théâtre et spectacle vivant" dans une approche résolument moderne et unique. L'objectif est de plonger le public dans une "ride" à travers Paris et sa banlieue, grâce à un dispositif innovant combinant scène et écran.
Quatorze tableaux, inspirés du film et réimaginés par Mathieu Kassovitz, seront projetés et accompagnés de décors et de performances en direct. Environ 30 danseurs, chanteurs et comédiens participeront à cette production.
L'histoire retrace les vies de trois jeunes confrontés aux réalités économiques, sociales et politiques. Le film, ode à l'amour, la solidarité et l'amitié, commence après une nuit d'émeutes opposant des jeunes d'une cité à la police dans la banlieue parisienne, à la suite de la grave blessure d'Abdel Ichaha, un habitant, causée par un policier.
Le trio multiethnique, originaire de cette banlieue, passe la journée à errer dans leur quartier avant de se rendre à Paris. La Haine, qui suivait leurs aventures d'un matin à l'autre, sera revisité sur scène, soulignant l'actualité toujours brûlante de son propos.
Alexander Ferrario incarnera Vinz, personnage interprété dans le film par Vincent Cassel. Samy Belkessa reprendra le rôle de Saïd, tenu à l'origine par Saïd Taghmaoui, et Alivor jouera Hubert, anciennement joué par Hubert Koundé. En plus des comédiens, des artistes de renom participeront à cette comédie musicale. "On a du beau monde. On a des anciens : Akhenaton, Oxmo Puccino, Tunisiano. On a Mercer, qui fait un remix de Bob Marley. On a The Blade. On a Mathieu Chedid avec Angélique Kidjo, Chico des Gipsy Kings", a révélé le réalisateur sur France Inter, le lundi 9 septembre.
En 1995, Mathieu Kassovitz a été le premier à braquer les projecteurs sur les quartiers populaires. La Haine, nominé onze fois aux César, lauréat de trois prix, et couronné de la meilleure mise en scène au Festival de Cannes en 1995, reste un film imposant sur la scène cinématographique française. Près de 30 ans plus tard, ses thématiques restent tristement d'actualité. "Si on dit que rien n'a changé, c'est que malheureusement il y a encore des bavures policières et des problèmes dans ces quartiers", affirme l'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz, au micro de France Inter.
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