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Humoriste politisé, chroniqueur... Qui est Yassine Belattar ?
PORTRAIT - L'humoriste affirme que plusieurs de ses spectacles ont été annulés à cause d'un portrait que lui a consacré l'hebdomadaire "Marianne".
Yassine Belattar ne pourra pas assurer toutes les dates de sa tournée. Sur les réseaux sociaux, l'humoriste a annoncé que son spectacle, Ingérable, ne pourrait être joué dans "les villes de Marseille, Nancy, Sausheim ou encore Bordeaux (...) pour le moment". Une décision unilatérale des tourneurs, affirme-t-il, prise à cause d'une "image sulfureuse", que lui a attribué "un article mensonger", poursuit-il dans son texte en forme de communiqué.
L'article "mensonger" qu'évoque Yassine Belattar a été publié dans les pages de Marianne, à la mi-décembre. L'hebdomadaire consacrait à l'humoriste un portrait de trois pages, dans lequel le jeune homme est associé à Dieudonné. Il est également accusé de faire un "déni d'islamisme".
"C'est très certainement l'un des pires moments de ma carrière...", confie à cet égard Yassine Belattar. Pour appuyer ses dires, Marianne affirme que Yassine Belettar aurait nié l'existence d'un "islam politique en France" et cite un aficionado de l'humoriste, qui déclare qu'il "étai(t) un dieudonniste (sic) acharné".
Humoriste, chroniqueur à Radio Nova, Yassine Belattar est aussi une personnalité politisée. "Je viens de banlieue et d'une famille populaire", confiait Yassine Belattar dans une interview à Téléobs. Soutien de Ségolène Royal en 2007, il avait également pris position en faveur de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012. En 2017, Yassine Belattar avait choisi de soutenir Emmanuel Macron.
Premier humoriste à se produire au Bataclan après les attentats
Il restera le premier humoriste à s'être produit au Bataclan après les attentats du 13 novembre 2015. Il y avait présenté son spectacle devant un public comprenant François Hollande, le 4 mai 2017. "La fonction qu'il occupe donne de l'envergure à la soirée et après, étant un homme d'humour, son avis compte", avait alors déclaré Yassine Belattar à l'égard du chef de l'État, au quotidien Libération.
Au cours de la dernière campagne présidentielle, il avait d'ailleurs publié plusieurs chroniques dans les colonnes du quotidien. Une collaboration qui a incité la rédaction à publier un billet pour prendre la défense de Yassine Belattar après la publication du portrait de Marianne. "Bellatar adore 'se moquer des musulmans, mais pas de l'islam'", rappelle le journal.
Et si, pour cette raison, Yassine Belattar confessait qu'il n'appréciait pas la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, il avait néanmoins participé à la marche républicaine du 11 janvier 2015, après l'attentat qui avait frappé la rédaction de l'hebdomadaire satirique. Revendiquant être "quelqu'un de très clivant", Yassine Belattar résumait ainsi sa pensée dans Téléobs : "Je crois qu'on a gagné le droit à l'irrévérence. (...) La période est difficile. Donc autant faire des blagues, sinon c'est invivable..."
