ÉDITO - Printemps des poètes : "Dire non à Tesson, c'est comme si on avait dit non à Balzac, Baudelaire ou Flaubert", soutient Ventura

1.200 artistes s'opposent dans une tribune à la nomination de l'écrivain et poète Sylvain Tesson à la présidence du Printemps des poètes, qui aura lieu au mois de mars. Dimanche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, l'a publiquement soutenu, comme de nombreuses personnalités, des politiques, des écrivains, des éditeurs...

Oui à Sylvain Tesson, à la tête de ce Printemps des poètes. C'est partout en France, dans les écoles surtout, pour faire découvrir ce qu'est la poésie. Non au tribunal des poètes, qui non seulement sont inconnus au bataillon, mais ils sont dans l'erreur, voire le mensonge. Dans leur tribune, ils accusent Sylvain Tesson d'avoir préfacé un livre de Jean Raspail, auteur référence de l'extrême-droite sur l'immigration. Sauf qu'ils se sont trompés d'ouvrage, c'est un livre sur la Patagonie que Tesson a préfacé. Quand on monte au cocotier, il faut avoir les fesses propres. 

Sylvain Tesson à la présidence du Printemps des poètes, ça ne se discute pas un instant. Si vous n'avez pas lu Sylvain Tesson, courez-y. Tesson, c'est un hymne à la nature, un auteur qui possède un niveau de langage et de poésie inégalable. Dire non à Sylvain Tesson, c'est comme si on avait dit non à Balzac, Baudelaire ou Flaubert, parce qu'ils ont été des auteurs bourgeois réactionnaires. Si la culture n'est pas de gauche, elle ne peut pas exister ? Le seul bon poète serait de gauche ? C'est inquiétant ce repli communautaire de la gauche, ces gens qui ne supportent que ce qui leur ressemble. 

Il y a un grand mouvement qui consiste à penser qu'il faut tenir compte de ce que les gens ont fait ou écrit par le passé, ça s'appelle la "cancel culture". C'est comme ça que l'on réécrit Autant en emporte le vent ou Dix Petits Nègres. Même aux États-Unis, d'où ce mouvement est parti, on est en train de revenir sur ces injonctions. On ne construit pas l'avenir en effaçant le passé ou par sectarisme, en décrétant qui a le droit de s'exprimer ou pas. Le grand effacement, ça ne peut pas être un programme culturel. 

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