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Moselle : un drone pour sauver les faons

Un drone à caméra thermique permet de repérer et de sauver les jeunes faons nés dans les hautes herbes au moment de la fauche des prés. La fédération des chasseurs du département de Moselle a investi dans ce matériel et propose ce service aux agriculteurs qui en font la demande.

Un bébé faon tout juste récupéré par Gaëtan Bouteiller, technicien faune
Un bébé faon tout juste récupéré par Gaëtan Bouteiller, technicien faune
Crédit : Samuel Goldschmidt
Samuel Goldschmidt
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Pour donner naissance à leurs petits au printemps les chevreuils et chevrettes privilégient les prés agricoles. Dans les hautes herbes, les petits faons se plaquent au sol et sont protégés de la plupart des prédateurs. Hélas, la période des naissances correspond exactement à la récolte de l'herbe, et un grand nombre de nouveaux-nés sont tués par le passage des faucheuses agricoles
La fédération de chasse de Moselle vient de faire l'acquisition d'un drone professionnel muni d'une caméra thermique pour détecter les faons dans les prés et les sauver avant le passage des engins. Deux télépilotes se sont formés et survolent les prés des agriculteurs qui en font la demande, très tôt le matin pour que la chaleur des petits faons les rende plus repérables à la caméra dans la fraîcheur du lever du jour.

Le drone à caméra thermique opéré par les télépilotes de la fédération de chasse
Le drone à caméra thermique opéré par les télépilotes de la fédération de chasse
Crédit : Samuel Goldschmidt

Le drone évolue entre 40 et 60 mètres d'altitude et les survols donnent très vite des résultats. Les chevrettes et les faons apparaissent très clairement sur l'écran, une tache blanche vive dans une image gris sombre. Le télépilote peut alors zoomer avec la caméra optique à tel point que l'on peut apercevoir dans un trou d'herbe minuscule les taches blanches caractéristiques le long du dos des petits faons, parfois pas plus gros qu'un lièvre à la naissance.


Une équipe à pied va ensuite devoir rejoindre le nid pour sauver le petit. Parfois, celui-ci est déjà suffisamment développé et s'enfuit à l'approche des humains. Il pourra sans doute s'échapper sans difficulté à l'approche d'un tracteur. Mais les faons nouveaux-nés, trop faibles pour s'enfuir, ont l'instinct de se blottir le plus possible au sol et de ne pas bouger lorsqu'ils entendent le moindre bruit suspect. Ceux-là passeront dans les lames des faucheuses sans une intervention humaine. 

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Un petit faon découvert grâce au drone
00:00:21

Le technicien enfile des gants épais et arrache des touffes d'herbe pour en envelopper le petit et l'extraire délicatement de son nid sans déposer sur lui d'odeur humaine, puis l'emmène en lisière du champ au point le plus proche de la découverte. Il sera couché dans un nid d'herbe et protégé par une simple cagette en plastique, le temps que l'agriculteur fauche son pré. Il suffit ensuite de retirer la cagette et la mère retrouvera son petit, qui est capable d'émettre des cris d'alerte très identifiables.
La mort des jeunes faons au printemps est un vrai problème pour les agriculteurs ; le repérage par drone est efficace mais il faudrait plusieurs centaines de drones et d'équipes de récupération pour couvrir les centaines de milliers d'hectares de prairies fauchées en France au printemps.

Un faon nouveau-né est très petit et compliqué à repérer dans les herbes hautes
Un faon nouveau-né est très petit et compliqué à repérer dans les herbes hautes
Crédit : Samuel Goldschmidt
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