Voyager dans l'espace favorise l'herpès des astronautes et cela inquiète la Nasa. Des examens pratiqués par le Johnson Space Center (le centre d'entraînement et de préparation aux missions) de l'agence spatiale américaine ont mis en évidence une réactivité plus forte des virus dormants comme l'herpès oral et génital, la varicelle ou le zona chez plus de la moitié des hommes et des femmes ayant séjourné au sein de la Station spatiale internationale étudiés. Les conclusions de l'étude ont été publiées le 18mars dernier dans la revue Frontiers in Microbiology.
Le phénomène serait principalement causé par le stress engendré par les missions spatiales. "Au cours d'un vol spatial, on observe une hausse de la sécrétion des hormones du stress, tels que le cortisol et l'adrénaline, toutes deux connues pour annihiler le système immunitaire", a expliqué Satish Mehta, l'un des auteurs de l'étude.
Plus les spationautes passent de temps dans l'espace, plus ils auraient de chance de contracter ces types de virus à cause des nombreux facteurs de stress auxquels ils sont confrontés comme les radiations cosmiques, la microgravité et les forces G extrêmes qu'ils doivent supporter au décollage et au retour sur Terre. À ces facteurs s'ajoutent des sources de stress plus évidentes comme la séparation avec leurs proches, le confinement et l'altération des cycles du sommeil.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé des échantillons de salive, de sang et d'urine prélevés sur 112 astronautes avant, pendant et après des vols spatiaux à 400 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre. Ils ont constaté que leurs cellules immunitaires devenaient moins efficaces pendant les missions en orbite et, parfois, jusqu'à soixante jours après leur retour sur Terre.
La réactivation du virus de l'herpès a ainsi été constatée dans les échantillons de 47 astronautes sur les 89 étudiés en mission courte et chez 14 des 23 astronautes observés en mission longue. Mais seulement 6 des 89 astronautes en court séjour ont finalement connu une poussée d'herpès à la suite d'une réactivation virale lors d'une mission.
Ces résultats inquiètent la Nasa. La réactivation de ces virus dormants pourrait mettre en péril la vie des astronautes lors des missions de très longue durée prévues à moyen terme à destination de Mars et de la Lune. La poursuite de l'excrétion du virus fait aussi courir un risque pour les proches des astronautes après les missions. Les scientifiques estiment qu'il est donc "essentiel de développer des contre-mesures pour les vols spatiaux afin d'empêcher la réactivation virale".
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