"J'ai peur d'une intrusion chez moi" : après le piratage d'un million d'adhérents de la Fédération française de tir, les vols d'armes se multiplient

Des cambriolages qui n'ont rien de rassurant. À Nice, Limoges ou encore Lyon, les forces de l'ordre font état de vols d'armes similaires ces derniers jours. Une coïncidence ? Peut-être pas.

Ces évènements surviennent quelques semaines après une fuite de données de la Fédération française de tir (FFTir). En effet, le 20 octobre dernier, des pirates ont pu s'introduire dans les systèmes informatiques et ainsi avoir accès à des données personnelles de certains licenciés. Etat civil, adresse postale, numéro de téléphone ou encore numéro de licence, précise cybermalveillance.gouv.

Ce mardi 25 novembre, Libération a appris que ce piratage concernerait les données personnelles d'un million de personnes. Plus précisément de 250.000 adhérents et de 750.000 anciens adhérents (dont certains sont sans doute décédés), a confirmé le parquet. 

Des cambriolages qui interrogent

Dans la foulée de cet acte de cybermalveillance, une série d'incidents visant des amateurs de tir ont soulevé des inquiétudes dans toute la communauté. Le 13 novembre à Nice, un amateur de tir sportif s'est fait voler des armes et munitions par un faux policier. Une tentative similaire avait échoué quelques jours auparavant à Paris. 

À lire aussi

armes

ÉDITO - Créer un marché commun de l'armement ? Une "catastrophe", selon François Lenglet

Le 20 novembre, à Limoges cette fois, deux armes de poing et 500 cartouches ont été dérobées chez un ancien garde du corps de personnalités, pratiquant le tir, avait indiqué vendredi à l'AFP une source policière. 

Le dernier cambriolage en date a eu lieu ce mardi 25 novembre. Cinq pistolets et des munitions ont été dérobés chez une tireuse sportive à Décines-Charpieu, dans la banlieue lyonnaise. La victime a pu constater la disparition de son coffre-fort non scellé qui contenait ses armes et une quinzaine de munitions de différents calibres, a détaillé une source policière à l'AFP. 

Interrogée par l'AFP, une autre source policière n'a pas fait de commentaire sur la possibilité d'un lien entre le vol et le piratage des données de la FFTir du 20 octobre.  

Des tireurs inquiets

Si le lien n'est pas avéré, la FFTir a tout de même appelé ses licenciés à "la plus grande vigilance", rappelant en particulier que les forces de l'ordre devaient prévenir les particuliers par courrier avant de se présenter à leur domicile pour vérifier les conditions de stockage de leurs armes autorisées.

Du côté des tireurs, cette actualité apeure. "Ça m'inquiète car ils ont toutes nos données", "j'ai peur d'une intrusion chez moi", peut-on entendre dans un stand de tir où le 1245 de M6 a posé sa caméra.