Google se projette sur l'après "cookies". Le géant technologique a annoncé mardi 14 janvier dans un billet de blog son intention d'éliminer progressivement les "cookies" tiers de son navigateur Google Chrome, qui concentre aujourd'hui plus des deux tiers des visites en ligne à travers le monde. Le groupe se donne deux ans pour y parvenir. Cette initiative vise à proposer une alternative à l'approche radicale adoptée par Apple et Mozilla qui ont ajouté des filtres anti-cookies à leurs navigateurs Safari et Firefox ces dernières années.
Les "cookies" tiers, ce sont ces petits traceurs électroniques qui s'installent automatiquement lors de la visite d'un site Web et permettent d'identifier et de suivre les internautes pour mieux cibler la publicité qui leur est proposée. Ils sont essentiels à l'industrie de la publicité en ligne, dominée par Google et Facebook. Leur utilisation est dénoncée par les défenseurs de la protection de la vie privée, mais défendue par les développeurs de services en ligne gratuits qui survivent grâce aux revenus publicitaires qu'ils génèrent.
Google, dont le modèle économique est basé sur la vente de données collectées via les "cookies" notamment, ne va pas pour autant changer de paradigme. Le groupe technologique estime que la suppression pure et simple des traceurs sur Chrome pourrait avoir des conséquences néfastes en incitant les annonceurs à mettre en oeuvre des méthodes plus agressives pour collecter des informations sur les internautes.
Google veut imposer une voie médiane. Dans les prochaines semaines, la firme va classer les "cookies" tiers selon leur pertinence pour exclure les moins sûrs et certifier ceux qui correspondent aux nouvelles règles qu'elle souhaite imposer aux éditeurs et aux développeurs. Très vite, seuls les "cookies" tiers labellisés pourront traquer les internautes sur Chrome ce qui limitera le suivi intersite. Puis ils doivent être progressivement bannis du navigateur.
En parallèle, Google espère mener à bien son programme "Privacy Sandbox" (un "bac à sable de la vie privée"), une initiative open source (dont les codes sont accessibles à tous) lancée cet été visant à développer de nouveaux mécanismes de suivi moins intrusifs qui permettrait de ne collecter des données que sur de larges échantillons d'utilisateurs.
Dans un monde idéal, les annonceurs pourraient ainsi continuer à montrer des annonces pertinentes aux internautes et ces derniers auraient la possibilité de partager moins d'informations sur eux et leur historique de navigation. Des tests doivent être menés dans les prochains mois avec les organismes réglementaires internationaux.
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