Google s'attaque aux publicités intrusives sur Internet. Comme le géant américain l'avait annoncé en juin, son navigateur Chrome - utilisé par 56% des internautes à travers le monde - va bénéficier d'un bloqueur de publicité pour empêcher l'affichage des messages publicitaires les plus envahissants. Activé ce jeudi 15 février, cet outil repose sur les standards définis par la "Coalition for better ads", une association mondiale réunissant des grands acteurs de l'industrie publicitaire, à laquelle adhèrent aussi Facebook, Google et Microsoft. L'organisation a consulté 40.000 internautes nord-américains et européens pour définir les publicités les plus détestables sur ordinateur et sur mobile.
La firme de Mountain View explique les changements à venir dans un post de blog. Le bloqueur de Google arrêtera tous les formats publicitaires qui ne respectent pas les standards fixés par la coalition. Il vise les formats les plus envahissants visuellement. Mais il épargne les technologies de suivi publicitaire (ou tracking), dont Google fournit quelques uns des outils les plus performants. Ces derniers sont à la base du modèle économique de Google et sont déjà largement ciblés par les logiciels de blocage concurrents.
Sur ordinateur, les formats concernés sont les vidéos et les sons en lecture automatique, les fenêtres pop-up recouvrant une partie de l'écran, les publicités couvrant l'écran et affichant un compte à rebours ainsi que les grands panneaux qui suivent le défilement de l'écran.
Sur mobile, Google Chrome bloquera les fenêtres pop-up, les vidéos en lecture automatique avec du son, les publicités qui apparaissent après le chargement de la page et affichent un compte à rebours, les publicités qui couvrent plus de 30% de la page, les publicités en plein écran qu'il faut faire défiler avant de pouvoir les fermer et les pages de publicités qui s'affichent avant le chargement de la page.
Pour cela, Google va passer au crible les sites Internet qu'il référence au regard des standards de la coalition. Ceux qui ne les respectent pas seront avertis qu'ils disposent de trente jours pour corriger le tir, sous peine de voir leurs publicités bloqués par Google Chrome. À la place, les visiteurs du site trouveront alors un message expliquant les raisons du blocage. Ils pourront choisir de désactiver le bloqueur.
Le bloqueur de publicité apparaîtra dans la barre de recherche Google Chrome sur ordinateur. Un bouton situé en haut de l'écran le matérialisera sur mobile. Google assure que Chrome bloquera aussi les publicités des régies de Google si elles contreviennent aux standards. Une affirmation qu'il faudra vérifier dans le temps. Selon l'entreprise, près de 42% des sites Web qui ont reçu un message d'infraction aux standards de la coalition ont déjà modifié la façon dont la publicité s'affiche chez eux. Moins de 1% des sites Web les plus visités seraient concernés.
Google ne cherche pas à tuer la publicité en ligne par cette initiative. La firme de Mountain View entend lutter contre la pression publicitaire exercée par les messages qui ralentissent le chargement des pages Web, frustrent les utilisateurs et font le bonheur des adblockers concurrents. Utilisés par plus de 500 millions d'internautes, ces logiciels représentent un manque à gagner considérable pour les éditeurs et pour Google. L'entreprise, qui tire l'essentiel de sa fortune de la publicité en ligne, souhaite pacifier les rapports entre les internautes et la publicité afin qu'elle soit plus rémunératrice pour les annonceurs.
Certaines voix s'élèvent aux États-Unis et ailleurs pour dénoncer un conflit d'intérêts de Google. Selon le Wall Street Journal, certaines personnes impliquées dans la "Coalition for better ads" affirment que Google a largement dirigé les travaux de la coalition. Google aurait poussé à la création de la coalition et effectué l'essentiel des recherches qui ont éclairé le processus d'élaboration de ses standards. Ses dirigeants auraient aussi comptés parmi les voix les plus influentes des comités décisionnels.
Certains membres de la coalition regrettent également que les formats interdits ne s'appliquent pas aux activités de Google, dont les revenus sont issus de messages publicitaires textuels et non par les publicités visuelles interdites par la coalition. Google nie avoir dirigé les travaux de l'association et met en avant la collégialité du processus d'élaboration des règles. Margrethe Vestager, la Commissaire à la Concurrence de l'Union européenne déjà engagée dans plusieurs bras de fer avec Google, a déclaré l'an dernier qu'elle suivrait de près la mise en place du bloqueur de publicités de Google Chrome.
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