500 vaches, deux voitures de luxe, deux vélos, un bateau, des smartphones et près de 14.000 dollars. C'est la dot obtenue via Facebook par un habitant du Soudan du Sud en échange de la main de sa fille, a révélé l'association de défense des droits des enfants Plan International. Âgée de 16 ou 17 ans, l'adolescente a été mise aux enchères par son père sur le réseau social le 25 octobre dernier. Cinq hommes, dont des hauts fonctionnaires gouvernementaux, ont fait des offres, selon l'association. Le mariage de la jeune fille a été vendu au plus offrant avant que la publication ne soit supprimée par le réseau social.
George Otim, directeur de la filiale locale de Plan International a jugé "incroyable qu'une fille puisse être vendue en mariage sur le plus grand réseau social du monde à notre époque", ajoutant que "cette utilisation barbare de la technologie" lui rappelait "les marchés aux esclaves actuels". L'association a demandé au gouvernement sud-soudanais d'enquêter sur les dignitaires qui auraient fait des offres en ligne et de prendre des mesures contre ces pratiques afin que l'exemple de cette vente ne fasse pas tâche d'huile dans le pays.
Cette affaire sordide interroge la responsabilité de Facebook. Il a fallu attendre le 9 novembre pour que le message soit modéré par la plateforme, soit plus de deux semaines après sa mise en ligne. L'entreprise n'a pas indiqué pourquoi l'opération avait pris autant de temps. "Toute forme de trafic d'êtres humains, qu'il s'agisse de messages, de pages, de publicités ou de groupes qui coordonnent cette activité, est interdite sur Facebook", s'est contenté d'affirmer un porte-parole du site.
La modération est un sujet sensible pour Facebook. Régulièrement accusée de laxisme ou de censure, selon l'endroit où elle place le curseur, l'entreprise a augmenté récemment ses équipes dédiées à la sécurité : 30.000 personnes sont désormais employées pour modérer les publications des 2,2 milliards d'utilisateurs du réseau social. Le site utilise également l'intelligence artificielle pour détecter automatiquement les contenus litigieux.
Malgré cette débauche de moyens, Facebook n'a pas encore trouvé la formule magique, le juste équilibre entre libre circulation des contenus et suppression des publications interdites. L'entreprise a annoncé récemment la constitution d'une cour d'appel indépendante pour répondre plus convenablement aux litiges. Elle va également ouvrir ses portes à une délégation de régulateurs français chargée d'examiner ses processus internes. En attendant, elle n'est pas à l'abri de traverser de nouveaux trous d'air.
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