Espace : malgré la guerre en Ukraine, Russes et Américains continuent de faire fusée commune pour l'ISS

La guerre en Ukraine s'arrête sur le pas de tir. Russes et Américains, et plus largement Russes et Occidentaux, continuent de faire fusée commune pour se rendre dans l'ISS. Illustration avec le dernier lancement réussi ce jeudi 2 mars par SpaceX en direction de la Station spatiale internationale depuis le centre spatial Kennedy en Floride, avec dans l'équipage notamment deux Américains et un Russe, embarqués pour un séjour de 6 mois en orbite.

Pourtant, au début du conflit en Ukraine, l'ancien patron de l'agence spatiale russe Roscosmos avait fait craindre le pire. Dmitri Rogozine avait menacé de désorbiter l'ISS et de la précipiter sur les États-Unis. Il n'en a rien été et les accords de collaboration signés avant le conflit sont entrés en application à l'automne dernier. 

"Bien avant le démarrage du conflit en Ukraine, il était prévu que dans chaque vaisseau, il y aurait au minimum un Américain et un Russe. La coopération continue", confirme l'astronaute français Jean-François Clervoy, joint par RTL.

Avant le vol de jeudi, l'Américain Francesco Rubio avait déjà voyagé à bord d'un vaisseau russe Soyouz en septembre dernier. Quelques semaines plus tard, la Russe Anna Kikina s'était pour sa part envolée depuis Cap Canaveral en Floride.

Une fois dans l'ISS, une règle non dite s'impose : les astronautes ne parlent pas des choses qui fâchent. Même si ça ne signifie pas pourtant, selon les affinités, que Russes et Américains n'évoquent jamais le conflit. "Les astronautes évitent entre eux le sujet de la guerre, sauf peut-être en aparté. Mais rien ne transparaît dans leurs conversations officielles ni dans leurs dialogues avec la tour de contrôle", résume Jean-François Clervoy.

Quand l'équipage qui a décollé ce jeudi arrivera dans la station spatiale internationale, il y aura à bord du vaisseau pas moins de cinq Américains et quatre Russes, ainsi qu'un Japonais et un Emirati.