Ce sont des sollicitations quotidiennes dont on se passerait volontiers. Recevoir des appels téléphoniques indésirables est une expérience récurrente pour la plupart d’entre nous. Ces spams, qui peuvent aller de simples propositions commerciales à de véritables tentatives d’escroqueries, se sont intensifiés ces dernières années. Si bien que les autorités ont pris plusieurs mesures pour tenter de les encadrer.
Les spams téléphoniques sont d’abord le fruit de collectes massives de numéros de téléphone. A moins d’avoir changé de carte SIM récemment, il y a de fortes chances que votre 06 ait atterri sur les listes d’appels de sociétés spécialisées dans le démarchage téléphonique. Ces entreprises obtiennent les numéros via différentes méthodes. Elles peuvent les piocher dans les annuaires des opérateurs, les acheter dans des bases de données ou les récupérer auprès de certains sites sur lesquels vous vous êtes simplement inscrits. Le premier réflexe à adopter est donc de toujours réfléchir avant de laisser votre numéro quelque part.
En parallèle aux démarcheurs, les appels indésirables sont aussi le reflet de la multiplication des arnaques. Les cybercriminels mettent en œuvre des techniques comme le spoofing pour afficher un faux numéro sur l’écran de votre téléphone afin de vous inciter à répondre. Les technologies actuelles permettent aussi d’automatiser facilement des appels massifs qui vous invitent à rappeler des numéros surtaxés ou situés à l’étranger pour faire grimper votre facture téléphonique. Si vous n’y faites pas attention, ces techniques peuvent coûter très cher.
Face à l’ampleur du phénomène, les autorités ont renforcé l’encadrement du démarchage téléphonique en 2023 par un décret qui a instauré des jours, horaires et fréquences autorisés pour cette pratique. Désormais, le démarchage n’est plus possible qu’en semaine, du lundi au vendredi, de 10h à 13h et de 14h à 20h. Des séries de numéros spécifiques aux centres d’appels ont également été réservés.
On peut aujourd’hui reconnaître assez facilement un démarchage téléphonique en observant l’indicatif d’un appel entrant. Si c’est une entreprise, les numéros commenceront par 0162, 0163, 0270, 0271, 0377, 0378, 0424, 0425, 0568, 0569, 0948 et 0949 en France métropolitaine. En Guadeloupe, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, ce sera : 09475 ; en Guyane : 09476. Et si c’est une personne, ce sera plutôt un 06 ou 07. Il est donc conseillé de ne pas répondre si vous voyez l’un de ces numéros s’afficher. Certains démarcheurs peuvent aussi utiliser des numéros non répertoriés pour passer à travers les mailles du filet.
S’il est impossible de se débarrasser complètement de ces appels parasites, plusieurs techniques permettent néanmoins de limiter le dérangement au quotidien. La plus célèbre est sans doute Bloctel. Ce service gratuit proposé par la répression des fraudes agit comme une sorte de liste rouge sur laquelle il est possible de rentrer jusqu’à 10 numéros de téléphone. Les démarcheurs sont tenus de la consulter et de ne pas contacter les consommateurs qui y sont inscrits. En cas de manquement, ils s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 375.000 euros. Mais toutes les sociétés ne jouent pas le jeu et l’inscription est à renouveler tous les 3 ans.
Le numéro 33700 est une autre option gratuite qui permet de signaler des appels et SMS indésirables. Via cette plateforme, il est possible de signaler toute communication non sollicitée pour que les opérateurs fassent des vérifications puis coupent le numéro et le remontent auprès des autorités le cas échéant. Pour signaler un message ou un appel, il suffit de faire comme si vous vouliez le transférer puis de rentrer le 33700 dans le champ du destinataire.
Pour gagner en tranquillité, une autre possibilité consiste à installer des applications pour filtrer les appels en amont. La plus connue se nomme Orange Téléphone. Accessible gratuitement sur Android et iOS, elle n’est pas réservée aux clients de l’opérateur. C’est une application collaborative : les utilisateurs signalent les appels malveillants qu’ils reçoivent et l’application les ajoutent à un registre partagé.
De cette façon, les autres usagers seront avertis lorsque ces numéros les appelleront à leur tour. Le service affichera alors l’indication “Appel malveillant” ou “Démarchage commercial” sur l’écran du téléphone. En cas de doute, il est aussi possible de copier un numéro depuis le journal d’appel pour demander à l’application si elle ne le connaît pas. Le seul inconvénient de cette application est qu’il faut la mettre à jour très régulièrement, tous les deux jours environ, pour actualiser le répertoire des numéros malveillants. Une option payante, réservée aux clients d’Orange Cybersecure, permet également de bloquer automatiquement les appels douteux.
Retrouvez chaque semaine (l’inimitable) "Règle d’or" en podcast… et désormais son pendant Numérique consacré aux problèmes du quotidien en ligne. Comment naviguer en toute sécurité sur Internet ? Quelles sont les réglages à paramétrer pour protéger vos données personnelles ? Comment repérer les arnaques en ligne avant de tomber dans le panneau… Benjamin Hue, journaliste à RTL, répond ici aux questions que vous vous posez tous les jours sur les nouvelles technologies.
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