Situation chaotique dans l'un des plus grands centres hospitaliers d'Île-de-France. L'hôpital Sud Francilien de Corbeil-Essonnes fait face à une cyberattaque qui a visé ses systèmes d'information ce dimanche 21 août, a appris RTL, confirmant une information de RMC. L'attaque informatique a eu lieu aux alentours de 1 heure du matin, nous indique l'hôpital, rendant inaccessibles tous les logiciels métiers de l'établissement, les systèmes de stockage, notamment ceux dédiés à l'imagerie médicale, et le système d'information relatif aux admissions de patients.
L'Autorité nationale en matière de sécurité et de défense des systèmes d'information (ANSSI) a été saisie et des experts mandatés pour travailler à identifier la source de la cyberattaque, circonscrire le périmètre du réseau impacté et sécuriser les sauvegardes. Selon les informations de RMC, les cybercriminels demandent le versement d'une rançon de 10 millions de dollars pour débloquer le système informatique et ne pas divulguer les données médicales des patients. Les gendarmes de l'unité spécialisée C3N sont en charge des investigations.
Depuis plus de 24 heures maintenant, l'établissement fonctionne en mode dégradé. Les soignants doivent tout noter à la main, ce qui désorganise les services. Le plan blanc a été déclenché pour rappeler des personnels en renfort. L'hôpital met tout en oeuvre pour maintenir les soins ambulatoires de ses patients en hôpital de jour. Mais les soins nécessitant le bloc opératoire sont, en revanche, fortement impactés.
Les patients dont les soins nécessitent l'accès au plateau technique, en particulier le laboratoire d'analyse et l'imagerie médicale, sont redirigés vers des hôpitaux publics franciliens en lien avec l'ARS. Les patients qui se présentent aux urgences sont possiblement envoyés vers la Maison médicale de garde du centre hospitalier, où des professionnels exerçant en libéral ne sont pas concernés par l'attaque. Les services médico-techniques et les services logistiques continuent de travailler en mode dégradé pour assurer la continuité des soins pour les personnes hospitalisées dans l'établissement.
Les hôpitaux sont régulièrement la cible d'attaques informatiques depuis deux ans. L'ANSSI a recensé l'an passé un incident en moyenne par semaine dans un établissement de santé. En avril dernier, pas moins de neuf hôpitaux du Grand-Est avaient été attaqués. Un mois plus tôt, un hôpital d'Ajaccio avait fait les frais d'un rançongiciel. L'an passé, les hôpitaux de Dax (Landes), Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantique) avaient aussi été victimes de cybercriminels, perturbant ou entraînant la fermeture de leurs services.
Les hôpitaux constituent des cibles de choix pour les cybercriminels car ils sont souvent mal protégés et détiennent de nombreuses informations personnelles de haute valeur, comme les numéros de sécurité sociale, des RIB et des dossiers médicaux. Pour endiguer les attaques, l'État a alloué une enveloppe de 25 millions d'euros à la sécurité informatique des établissements de santé dans la foulée de l'épidémie de Covid-19.
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