C'était il y a 30 ans. Le 12 mars 1989, Tim Berners-Lee, informaticien britannique, rédige un document de 16 pages, intitulé sobrement "Gestion de l'information : une proposition". Son commanditaire, Mike Sendall, n'a qu'un commentaire, en page 1 : "Vague but exciting" ("vague mais excitant"). Le "World Wide Web" ("toile d'araignée mondiale") est né.
Dans ce document, Tim Berners-Lee, chercheur au Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), détaille un système permettant d'échanger des connaissances à distance. On y voit des schémas avec des ronds, des carrés, des nuages, tous reliés par des flèches. Ce système est fondé sur l'hypertexte, et Internet, qui existe déjà depuis plusieurs années mais qui est alors utilisé essentiellement pour des échanges de mails. En clair, il s'agit des liens tels qu'on les connaît aujourd'hui.
Mais à l'époque, ça ne paraît pas aussi évident. Les collègues de Tim Berners-Lee eux-mêmes n'y ont rien compris. Et ses supérieurs ont refusé de lui allouer des moyens pour développer son projet. Il continue alors à le travailler de son côté, aidé d'un autre chercheur belge, Robert Cailliau.
C'est grâce à un nouvel ordinateur, créé par un certain Steve Jobs, que Tim Berners-Lee va pouvoir réaliser le premier essai de son système. L'ordinateur s'appelle NeXT et il est alors la machine la plus puissante qui puisse permettre au chercheur d'expérimenter son système.
Le 20 décembre 1990, Tim Berners-Lee crée ainsi la première page web, visible ici. Elle est simple : une page blanche avec quelques phrases. Il y décrit l'ambition de son projet, "donner un accès universel à un large univers de documents". L'ordinateur, utilisé comme serveur, est alors l'unique support du web. Une étiquette est collée dessus : "NE PAS ÉTEINDRE", peut-on lire en inscriptions rouges.
Ce n'est qu'après ce premier essai que les membres du Cern comprennent l'importance du projet de Tim Berners-Lee et commencent à s'y intéresser. Dans les années qui suivent, le web est déployé parmi les scientifiques du Cern, puis à l'extérieur du centre du recherche. La suite est connue : le réseau se déploie dans le monde entier, et les navigateurs comme Mozilla, Safari ou Google s'en emparent.
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