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Une maison pour "réparer" les militaires qui souffrent de stress post-traumatique

D'après le ministère des Armées, au moins 3.000 soldats ou anciens combattants français souffrent de stress post-traumatique. Ces blessés psychiques de guerre sont accueillis dans des maisons Athos depuis 2022, 6 établissements à travers tout le pays qui leur permettent de se reconstruire et de reprendre confiance en eux.

Damien, épaulée par une éducatrice de la maison Athos, lors de la réfection d'une calèche
Crédit : Gautier Delhon-Bugard
SANTE - Des maisons pour "réparer" les blessés psychiques de guerre
00:03:37
Gautier Delhon-Bugard
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Un immense domaine arboré, quelques chevaux et des chambres avec vue sur les montagnes. Dans les maisons Athos, des soldats et anciens combattants souffrant de stress post-traumatique sont accueillis pour cicatriser ces blessures psychiques. Ici, pas de psy mais des activités encadrées par des éducateurs. René Debuire, le directeur, nous fait visiter les lieux.  "Là, vous avez la cuisine toute équipée, un beau salon avec des fauteuils confortables, du beau mobilier", explique l'ancien officier dans la Marine. "Mais je ne suis pas là pour les héberger et leur permettre de passer uniquement du bon temps. Ils viennent vraiment travailler eux-mêmes à leur réhabilitation. 

Certains font de la peinture, du dessin, du théâtre, du sport", poursuit le directeur. Des éclats de rires résonnent au fond de la cour. "Un petit coup de ponçage et on va pouvoir repeindre tout de suite derrière", ordonne Damien qui retrousse les manches de sa polaire avant de poursuivre la réfection d'une vieille calèche. "On est en train de la restaurer pour pouvoir emmener des blessés se balader en calèche et retrouver un sentiment de liberté". 

On perd nos familles, nos amis, on ne parle plus à personne, la seule question qui va se poser c'est - qu'est-ce que je fous encore-là.

Damien, vétéran, membre de la maison Athos Cœur de Savoie

Cet ancien chasseur alpin souffre de stress post-traumatique depuis une mission en Côte d'Ivoire en 2005. À l'époque, Damien et son unité découvrent des corps d'enfants, de bébés, de femmes enceintes tués à coups de machette dans plusieurs villages. "Le problème de notre époque, c'est qu'on n'allait pas à l'infirmerie pour dire 'je ne vais pas bien'. On fait les durs, on fait les guerriers mais quand ça nous pète à la gueule la réalité, elle, est là", raconte l'ancien militaire. 

Cette réalité a rattrapé Damien. Le soldat a quitté l'armée et s'est retrouvé seul face à ce trouble psychiatrique qui bouleverse son quotidien. La journée, un bruit, une odeur suffisent à faire remonter les souvenirs douloureux. La nuit, les cauchemars et les insomnies épuisent le vétéran : "Il y en a qui tombent dans l'alcool, dans les stupéfiants, moi j'ai eu ce parcours-là aussi parce qu'on sait pas vers qui se tourner, on a aussi envie de se reposer parce qu'on est fatigué de ne pas dormir. On perd nos familles, nos amis, l'entourage, on ne parle plus à personne, le boulot on n'en garde pas un, la seule question qui va se poser c'est - qu'est-ce que je fous encore-là".

Repérer les militaires en souffrance, principal défi de l'Armée.

À écouter aussi

Après 10 ans sans prise en charge, Damien se lance dans une longue thérapie jusqu'à la découverte de la maison Athos, au printemps dernier.  "Le fait de pouvoir faire des activités permet de retrouver confiance en soi, et de refranchir les étapes de la sociabilisation", se satisfait le vétéran. Aujourd'hui, Damien est aide-soignant et se lance dans de nombreux projets sportifs. Il participera à un ultra trail d'ici à quelques semaines.

Les profils comme celui de Damien restent difficiles à repérer. "Ceux qui ont quitté l'institution sortent des radars. Combien sont encore au fond de leur canapé, regardés par leur voisin comme étant simplement un alcoolique alors qu'il cherche une échappatoire à leurs stress post-traumatique. On ne peut pas savoir", analyse René Debuire, le directeur de la maison Athos Cœur de Savoie. "Les régiments ont pour mission de faire ce travail, de retourner au contact, l'armée de terre a mis en place une nouvelle direction pour s'occuper de ces démarches. Les choses vont dans le bon sens", conclue l'ancien officier. "L'objectif, dit René Debuire, est de ne laisser aucun soldat sur bord de la route".

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