Pauline, sept ans, a été diagnostiquée TDAH il y a quelques mois. Cette écolière nordiste dispose d’une énergie débordante qu’elle peine à canaliser. Pour apprendre ses leçons, elle doit s’allonger la tête en bas sur le canapé ou se mettre à quatre pattes sous la table du salon. Cette hyperactivité se mêle à une incapacité à rester focalisée plus de quelques secondes sur une tâche et à une impulsivité qui peut nuire à son entourage.
Pour apprendre à se maîtriser, Pauline voit plusieurs fois par mois une psychologue et une psychomotricienne. Un accompagnement thérapeutique indispensable d’après Frédérick Kochman, spécialiste des troubles avec déficit de l’attention : "Au moins, 80% des enfants TDAH ne sont pas diagnostiqués en France. C’est catastrophique".
Et le médecin va encore plus loin et affirme qu'il s'agit d'un "enjeu de santé publique". Ce syndrome "engendre des échecs scolaires pour des enfants qui sont pourtant plus intelligents que la moyenne et pour lesquels les troubles de la concentration vont être insupportables. En outre, des conduites addictives ou des conduites antisociales par recherches de sensations peuvent découler de ce syndrome. Résultat : on se retrouve avec des enfants qui sont en grand mal-être".
Ma fille n'est ni insolente, ni têtue
Stéphanie
Stéphanie, la maman de Pauline, se plie en quatre pour aider son enfant. Elle a même lancé une pétition pour sensibiliser les pouvoirs publics aux TDAH. Malgré ces efforts, elle est encore victime de commentaires malveillants lui reprochant un manque d’éducation de Pauline.
"Le trouble neuro-biologique de Pauline, c’est aussi un combat contre les clichés", explique-t-elle. "Sans cesse, je dois expliquer à mes interlocuteurs le syndrome dont ma fille est victime. Pauline n’est ni insolente, ni têtue ; elle est simplement différente". Le docteur Kochman abonde : "La plupart du temps, les parents des enfants TDAH sont stigmatisés, on leur reproche un manque de fermeté. Or, ce trouble est clairement neuro-développemental. Cela a été documenté par des dizaines de publications scientifiques. Il y a une part de génétique évidente dans ce syndrome."
Pauline pratique des activités qui l’aident à augmenter ses capacités de concentration et à juguler son énergie insatiable : théâtre, karaté et violon sont indispensables à son équilibre. Elle suit également un traitement médicamenteux pour canaliser son dynamisme sans bornes.
Mais d’autres solutions existent : "L’hypnose ou des thérapies par le mouvement des yeux peuvent également être pertinentes", commente Frédéric Kochman. "On peut aussi faire en sorte d’assouplir les connexions dans le cerveau. Ces thérapies doivent se développer. Si ce n’est pas le cas, on risque de se retrouver avec des centaines de milliers de jeunes en grand difficulté. Un TDAH non suivi augmente de manière drastique le risque de délinquance…".
D’après une étude canadienne de novembre 2010, plus de 40% des détenus d’une prison de l’ouest du pays souffraient de troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité. Rien n’indique que ce pourcentage élevé soit moins important dans les établissements pénitentiaires français.
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