L’abus verbal, aussi traumatisant que l’abus physique ou sexuel pour les enfants ?

Crier sur son enfant, lui dire qu'il est "stupide", peut avoir des conséquences graves. Aussi grave, selon une récente étude citée par le Guardian, que d'autres formes d'abus. Les auteurs évoquent précisément "la répétition de violences verbales entre adultes et enfants caractérisée par des cris, des hurlements, le dénigrement de l’enfant et des menaces verbales".

Selon l'étude publiée dans la revue Child Abuse & Neglect, "ce type d'actions de la part des adultes peuvent être aussi préjudiciables au développement d'un enfant que d'autres sous-types de maltraitance actuellement reconnus et établis par la médecine légale, tels que les abus physiques et sexuels pendant l'enfance".

Le professeur Shanta R Dube, spécialiste des abus sur mineurs, explique au journal anglais que "souvent, les adultes n'ont pas conscience de l'impact négatif que peuvent avoir des cris ou des mots qui blessant comme "stupide" ou "fainéant" sur les enfants, en particulier s'ils associent ce comportement avec le comportement normal des parents".

"Tu ne sers à rien", "tu es stupide"

Un sondage britannique cité par le Guardian, réalisé sur 1.000 adolescents de 11 à 17 ans, révèle que 41% déclarent que les adultes (parents, enseignants et proches) utilisent fréquemment un vocabulaire offensant. La moitié de ces 41% explique en faire l'expérience chaque semaine. Sont citées par ce panel les expressions : "tu ne sers à rien", "tu es stupide", "tu ne sais rien faire correctement".

Les experts à l'origine de l'étude expliquent également que la prévention est difficile car les adultes sont peu nombreux à avoir conscience du problème et qu'il est très répandu.