Depuis le début de l'année 2019, "10 (cas) graves avec des séquelles pour certains" ont été recensés à la suite d'une consommation de "gaz hilarant". Le constat et la sonnette d'alarme sont tirés par les autorités sanitaires françaises mardi 19 novembre. Elles notent ainsi une "augmentation des cas de troubles neurologiques graves".
Cette substance, certes légale et utilisée en cuisine, est de plus en plus détournée de son usage afin d'être aspirée via des ballons de baudruche. En 2019, "25 signalements d'effets sanitaires sévères" liés à un usage récréatif de protoxyde d'azote ont été repérés, ont détaillé dans un communiqué commun la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildeca) et la Direction générale de la Santé.
Près de la moitié des cas sont donc jugés "graves", et 8 d'entre eux sont recensés dans les seuls Hauts-de-France. En 2018, 14 cas d'effets sanitaires sévères, dont un grave, avaient été comptabilisés. L'inhalation de "gaz hilarant" a par exemple engendré une paraplégie (paralysie des membres) et une tétraparésie (paralysie légère qui diminue la possibilité de contraction des muscles des bras et des jambes), a précisé le ministère de la Santé à l'AFP.
Les autorités souhaitent donc "débanaliser" la pratique qui, sous un aspect ludique, attire les jeunes. Ces derniers "n'ont pas conscience des risques encourus", assure le président de la Mildeca, Nicolas Prisse.
Facilement accessible dans le commerce, le protoxyde d'azote se vend sous forme de cartouches de siphon à chantilly. En soirée, le gaz qu'elles contiennent est déversé dans un ballon de baudruche et quelques inspirations provoquent un fou rire irrépressible.
Depuis mi-2017, cet usage récréatif a fait "une apparition marquée dans les milieux festifs", selon l'Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT), notamment dans les "soirées étudiantes". Les "signalements d'effets sanitaires graves" ont augmenté de manière exponentielle.
Parmi les "risques immédiats" encourus : "asphyxie par manque d'oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche", notamment. Elles insistent également sur les risques "en cas d'utilisation régulière" ou "à forte dose" : "Atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques".
Ces risques augmentent lorsque le "gaz hilarant" est consommé avec de l'alcool ou d'autres drogues. Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement envisage de limiter les volumes de vente ou de classer les cartouches de protoxyde d'azote comme "produit dangereux".
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