Géraldine Vedrenne est cardiologue, spécialiste des troubles du rythme cardiaque à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. Depuis des années, cette professionnelle du cœur est confrontée à toutes les pathologies… Pourtant, certaines marquent davantage. Dans ce nouvel épisode de Symptômes, elle raconte la prise en charge d'un patient pour lequel tout ne s'est pas passé comme prévu.
"C'est un jeune homme de 27 ans qui était connu comme étant épileptique et traité pour cette pathologie depuis plusieurs années", précise la médecin dans "Symptômes". Victime de convulsions à répétitions, ce patient a été admis en réanimation pour un un état de mal épileptique.
Mais pendant son hospitalisation, alors qu'il était sous observation continue, le jeune homme a présenté un incident cardiaque majeur appelé "fibrillation ventriculaire". Ses pulsations sont devenues désordonnées et tellement rapides que son cœur ne pouvait plus se contracter, ce qui a créé un arrêt cardiaque. Le personne médical est troublé. La sœur du patient, médecin, également.
Dans un état de mal (…) c'est rare qu'il y ait un arrêt cardiaque
Géraldine Vedrenne
"Il y a deux mécanismes pour faire un arrêt cardiaque. Soit le cœur s'arrête, on appelle ça une systole, soit le cœur fibrille, et en fait c'est l'inverse, c'est le cœur qui s'emballe tellement, qu'il peut ne plus se contracter", précise Géraldine Védrenne. Or, le cas de ce jeune patient est inhabituel. "Dans un état de mal, on s'arrête de respirer et on a plutôt un manque d'oxygène dans le sang, c'est ce qu'on appelle une hypoxie ou une anoxie, donc le cœur s'arrête. Mais c'est rare qu'il y ait un arrêt cardiaque", poursuit-elle.
Le service de cardiologie est alerté pour effectuer des examens complémentaires. Une fois le patient arrivé, Géraldine Vedrenne l'examine. "Il est tout à fait normal, il me donne l'impression d'un homme serein", se rappelle la médecin. Pour vérifier l'activité électrique du cœur, l'homme passe un électrocardiogramme. L'examen présente une petite particularité, fréquente chez les jeunes : une des contractions du cœur montre une morphologie un peu particulière.
Si cette anomalie est courante, elle peut aussi traduire un syndrome beaucoup plus grave. C'est ce que les médecins appellent le syndrome de Brugada, ou le syndrome de la mort subite. Une maladie génétique rare, responsable de troubles du rythme cardiaque à l'étage ventriculaire. Pour vérifier cette hypothèse, la cardiologue demande un nouvel électrocardiogramme, plus spécifique cette fois-ci, qui "peut démasquer des troubles de l'électricité dans le cœur qu'on ne verrait pas."
Une fois de plus, les résultats de l'ECG n'ont rien d'inquiétant. Mais de quoi souffre réellement le patient ? Face au désarroi de la médecin, les infirmières vont se souvenir d'un détail qui va faire basculer le diagnostic.
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