Ils sont surnommés les "nomades de la mer". Le peuple Bajau en Indonésie, peut rester sous l'eau jusqu'à 13 minutes sans respirer. C'est le développement exceptionnel de leur rate, à la suite d'une mutation génétique, qui leur confère cette habilité, selon une étude publiée jeudi 19 avril. Cette découverte est la première preuve d'une adaptation génétique de l'être humain à la plongée en profondeur.
Les membres du peuple Bajau passent 60% de leur journée de travail à plonger jusqu'à 70 mètres de profondeur à la recherche de poissons, pieuvres et crustacés, une durée similaire à celle des loutres de mer.
Leurs aptitudes exceptionnelles en apnée ont intrigué la scientifique américaine Melissa Ilardo, qui a passé plusieurs mois auprès d'eux en Indonésie, ainsi qu'auprès d'un autre peuple, les Saluan, qui ne plongent pas.
Ses prélèvements génétiques et échographies ont révélé que la rate des Bajau était environ 50% plus grosse que celle des Saluan. La rate est un organe qui libère de l'oxygène dans le sang lorsque l'organisme est placé dans une situation de stress, comme lorsque l'on retient son souffle en plongeant.
Celle des Balau est plus grosse, même chez ceux qui ne sont pas plongeurs. Une analyse ADN a permis de montrer que leur génome comportait d'importantes différences avec celui des Saluan, notamment sur le gène PDE10A, connu chez les souris "pour réguler l'hormone thyroïdienne qui contrôle la taille de la rate".
La découverte de Melissa Ilardo "soutient l'idée que les Bajau ont peut-être évolué pour que leur rate dispose de la taille nécessaire pour accompagner leurs longues et fréquentes plongées", a souligné l'étude.
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