Éducation à la vie affective et sexuelle à l'école : pourquoi le nouveau programme fait débat

"Monsieur le ministre, assurez le Sénat que dans sa version définitive, les 17 références à l'identité de genre seront retirées", a clamé le sénateur Les Républicains Max Brisson en désignant le programme des cours d'éducation à la sexualité.

Le genre : voilà ce qui inquiète certains parents et organisations conservatrices. "Ils dénoncent un programme emprunt de wokisme, de théories féministes, indique Hortense Crépin, spécialiste éducation à RTL, dans Tout savoir sur, un podcast RTL. Des associations s'en prennent notamment à l'identité de genre que le programme évoquait. Je dis évoquait parce que le ministère a depuis annoncé que le terme ne sera plus dans ce programme."

"Je vois bien ce qu'essayent de faire certaines associations et certains partis politiques, des associations conservatrices proches de partis politiques d'extrême droite. Il s'agit de véhiculer une image très traditionnelle de la famille, une image très conservatrice des rapports humains et de reproduire des schémas extrêmement traditionnels. On est typiquement dans ce genre de stratégie de panique morale qui consiste à faire peur aux parents, à faire peur à l'opinion publique en croyant qu'on fait n'importe quoi dans les écoles, les collèges et les lycées, regrette Sophie Vénétitay du syndicat SNES FSU. Finalement l'école est utilisée comme terrain de jeu politique alors qu'on parle quand même de l'éducation des enfants, de la prévention qui doit quand même tous nous rassembler."

Arnaud Holzmann, professeur de SVT, au lycée Loritz de Nancy, dispense des cours d'éducation sexuelle à ses élèves : "Le but, ce n'est pas de leur coller une étiquette LGBT à la sortie de nos séances. L'idée, c'est de présenter la diversité qui existe autour d'eux et de réduire les discriminations."

Si le programme est actuellement en réécriture, Hortense Crépin a pu consulter la version précédente. Il s'agit d'un bloc de pages censé guider les enseignants. "Pour les maternelles et les primaires, on parle d'éducation à la vie affective et relationnelle. Et quand on arrive en sixième, on parle d'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité. Le terme arrive à partir du collège, explique la journaliste. On va donc parler de puberté, de contraception, de prévention. Il y a aussi des sujets autour des maladies sexuellement transmissibles et puis toujours le consentement en filigrane."

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