Alors que les études concernant l'exposition aux écrans se multiplient, le monde de l'ophtalmologie s'inquiète d'un étrange phénomène. De plus en plus d'enfants seraient concernés par la sécheresse oculaire. Cette raréfaction du liquide lacrymal censé lubrifier la surface de l'œil à chaque clignement de paupières concerne le plus souvent les seniors de 50 à 60 ans. Elle a cependant été constatée sur des enfants de moins de six ans.
Sensations de brûlure, picotements, irritations de la cornée, gêne à la lumière, absence de larmes, yeux rouges et sensibles… Ces symptômes de la sécheresse oculaire ont été relevés chez un certain nombre de jeunes patients.
En témoigne l'optométriste Sarah Farrant, spécialiste de cette maladie oculaire généralement associée au vieillissement : "Depuis cinq ou six ans, je vois de plus en plus d’enfants avec l’œil sec. Mon plus jeune patient avait six ans", s'est-elle étonnée. Du jamais vu en 15 ans, assure la spécialiste citée par le Daily Mail, qui attribue ce changement à l'utilisation des écrans.
La spécialiste n'est pas la seule à pointer ce facteur. En 2014 déjà, une étude du département d'ophtalmologie de l'université Chung-Ang de Séoul, en Corée du Sud, s'était penchée sur le rapport entre l'utilisation des écrans et la sécheresse oculaire des écoliers. Les conclusions de l'analyse étaient sans appel, désignant l'usage du smartphone comme un "facteur de risque important" de sécheresse oculaire chez l'enfant.
Dans leur article à destination des professionnels, croisant plusieurs études sur la sécheresse oculaire pédiatrique, le Pediatric Ophtalmlogy Education Center était arrivé au même constat en 2020. "L’utilisation quotidienne prolongée de ces appareils, en particulier des smartphones, réduit le taux de clignement et induit une hyper-évaporation du liquide lacrymal", expliquaient alors les médecins dans leurs résultats, plaçant les écrans comme premier facteur environnemental de la sécheresse oculaire chez les enfants. La malnutrition et la pollution de l'air arrivant en seconde et troisième position.
Face à ces constats alarmants, les médecins préconisent de sensibiliser les parents et d'encadrer le plus possible les enfants, afin qu'ils réduisent le temps passé devant les écrans (télévision, tablette, ordinateur ou smartphone). Le Docteur Langis Michaud, optométriste canadien, a donné quelques conseils concernant le temps idéal pour chaque tranche d'âge : comptez deux heures par jour "à des fins récréatives" pour les adultes, ainsi que les enfants et adolescents de 5 à 18 ans. Quant aux tout-petits (2 à 5 ans), une heure par jour suffira.
Le médecin québécois invite également chacun à faire des pauses d'une à deux minutes toutes les demi-heures d'utilisation et d'éteindre les écrans 30 minutes à 1 heure avant l'extinction des feux, afin de préserver son cycle de sommeil. Le temps passé à l'extérieur par jour est aussi primordial pour entretenir sa vue et éviter la myopie, a-t-il encore rappelé. Des recommandations à retrouver sur le site Pause, ressource québécoise consacrée aux bonnes pratiques concernant l'utilisation des écrans.
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