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Rythmes scolaires : quels sont les effets sur la santé des enfants ?
Si la ministre Élisabeth Borne veut raccourcir les grandes vacances, il semble que charger les enfants avec plus d'heures de travail ne soit pas la meilleure option pour leur santé physique et psychologique.
Des cartables accrochés dans un couloir d'école (photo d'illustration).
Crédit : Mychele Daniau - AFP
Les enfants sont à l'image de leurs parents, ils n'aiment pas trop les lundis et ils trouvent souvent que les vacances sont trop courtes. Pourtant, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, veut raccourcir les grandes vacances. Cette initiative fait une nouvelle fois ressurgir sur la table la question des rythmes scolaires sur la santé de plus jeunes.
Réduire la durée des vacances d'été pour "améliorer le niveau scolaire des enfants", comme s'est avancé par la ministre de l'Éducation, serait une mauvaise idée. Il serait illusoire de croire qu'en deux semaines, les enfants vont rattraper le retard d'une ou plusieurs années où ils ont été mis en difficulté scolaire par le système scolaire. Du point de vue de la santé, il ne faut pas s'étonner d'avoir des enfants en échec scolaire quand ils sont 30 élèves par classe, en leur demandant de rester assis du matin au soir sur une chaise.
Le système scolaire français favorise la sédentarité au détriment de l'épanouissement
En réalité, l'école française sélectionne les meilleurs élèves et met sur le carreau tous les autres qui n'arrivent pas à suivre le rythme ou alors qui seraient un peu différents. On ne valorise que les enfants doués en français ou en maths sans élever le statut des autres compétences.
Pour lutter contre la sédentarité à l'école, il faudrait dans l'idéal moins de cours et plus d'activités. Dans de nombreux pays, les élèves ont cours le matin et disposent du temps de pratiquer des activités l'après-midi. Ici, on préfère mettre des maths et des sciences l'après-midi quand l'attention des enfants est à son minimum. Les enfants devraient donc avoir le matin des cours classiques pour ensuite, l'après-midi, avoir du temps pour pratiquer des activités extrascolaires. Paradoxalement, une réduction des horaires de travail des élèves serait bénéfique à leurs performances. Plutôt que d'arriver fatigués à 8 heures, il serait meilleur pour eux de commencer leur apprentissage à 9 heures.
Une révision des horaires bénéfique pour les élèves
Comme leurs professeurs, les enfants n'ont pas le temps ni les moyens de valider tous leurs apprentissages, car les classes sont surchargées, on donne beaucoup de devoirs à n'en plus finir. Un enfant va terminer sa journée avec ces taches supplémentaires aux alentours de 19h, 20h avant de se coucher et de recommencer le même cycle le lendemain. On crée ainsi depuis des années des générations d'enfants sédentaires qui n'ont pas le temps de pratiquer du sport ou n'importe quelle autre activité épanouissante, comme du dessin, de la cuisine, de la danse, du théâtre ou tout simplement ce qu'ils ont envie de faire et parfois même ne rien faire.
En démarrant l'école un peu plus tard ou en la terminant un peu plus tôt, les enfants auraient le temps de se faire plaisir, de profiter de leur vie d'enfant ou encore tout facilement de dormir le matin. Un enfant qui dort bien, qui a le temps de faire des choses qu'il aime, qui bouge bien, sera tout simplement en meilleure santé physique et psychologique qu'un enfant qu'on va coller sur une chaise du matin au soir et deux semaines supplémentaires durant l'été.
