Cas de légionellose en Savoie et en Haute-Saône : faut-il s'inquiéter d'une épidémie ?

La récente épidémie de légionellose à Albertville, en Savoie, suscite une vive inquiétude parmi la population locale. Entre le 16 et le 22 septembre, 17 cas ont été signalés, dont un décès et six personnes en réanimation, une situation assez préoccupante. Six cas de légionellose, dont deux mortels, ont aussi été identifiés en Haute-Saône entre le 13 août et le 22 septembre.

La légionellose est une infection grave qui touche essentiellement le poumon et peut entraîner des complications sévères. Elle se manifeste initialement par des symptômes peu spécifiques tels que fièvre, troubles digestifs et douleurs abdominales et peut rapidement évoluer vers des complications sévères, notamment une insuffisance respiratoire. 
"C'est une petite bactérie qui va rentrer dans les cellules et que l'on attrape au travers de gouttelettes d'eau contaminées par un environnement aquatique", précise sur RTL le professeur Bruno Mégarbane, chef du service réanimation à l'Hôpital Lariboisière à Paris.

Quelle peut être la source de contamination ?

À Albertville, l'origine de la contamination reste inconnue, le professeur souligne justement l'importance d'une enquête épidémiologique pour identifier la source. "Il faut faire une enquête épidémiologique et voir, effectivement, le point commun entre les personnes qui ont développé la maladie", assure-t-il. La contamination peut se faire à travers "les systèmes d'air conditionné, les systèmes d'eau et donc malheureusement, ça peut être responsable d'épidémies communautaires assez graves", insiste-t-il. 

Les personnes les plus vulnérables sont généralement les plus touchées, notamment les individus de plus de 50 ans, les fumeurs et les personnes immunodéprimées. Selon le médecin, d'autres cas pourraient bientôt être signalés. "La situation pourrait évoluer défavorablement", confirme sur RTL la docteure Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable du pôle de veille sanitaire de l'Agence régionale de Santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes. 

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"C'est un problème important de santé publique. C'est une maladie à déclaration obligatoire, car rapidement, il faut identifier la source pour la traiter et stopper les cas, car sinon, évidemment, l'infection peut diffuser", alerte le chef du service réanimation à l'Hôpital Lariboisière à Paris

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Les signes qui doivent alerter en cas de suspicion de légionellose sont principalement "une toux importante" et une "forte fièvre", indique la docteure. Ces symptômes, bien que peu spécifiques, doivent inciter les personnes concernées à consulter rapidement un médecin. "S'ils ne parviennent pas à joindre leur médecin ou si les symptômes s'aggravent, il faut absolument appeler le 15. C'est important d'avoir un diagnostic rapide puisqu'il existe des traitements antibiotérapiques spécifiques qui permettent une évolution favorable dans la majorité", explique-t-elle. 

Pour détecter la légionellose, il est nécessaire de faire des examens complémentaires et des tests diagnostiques, indique le professeur Bruno Mégarbane : "soit pour rechercher le matériel génétique, soit les antigènes de cette bactérie ou de la cultiver plus rarement pour pouvoir poser le diagnostic", ajoute-t-il.

Comment se prémunir d'une contamination ?

Pour éviter une contamination par la légionellose, il est essentiel de mettre en place des mesures de prévention rigoureuses. Cela inclut notamment : "l'entretien, le nettoyage des systèmes d'eau et d'air conditionné, l'application dans les hôpitaux et dans les résidences de mesures physiques ou chimiques pour traiter, stériliser les foyers infectieux éventuellement qui pourraient se développer", indique-t-il. 

Il est également important de limiter, autant que possible, "l'émission d'aérosols dans les chambres des personnes les plus fragiles", poursuit le professeur.