Amaris Tyynismaa n'a que 13 ans, mais déjà l'étoffe d'une championne. Cette Américaine fait parler d'elle dans son pays pour ses incroyables talents de coureuse de fond, en dépit de sa maladie, le syndrome Gilles de la Tourette. Alors qu'on se traîne pour courir dix minutes le dimanche matin, Amaris Tyynisma remporte avec sourire des parcours de professionnels, battant des records au passage.
L'un de ses récents exploits ? Arriver la première au bout d'un championnat de course de fond organisé par un lycée d'Alabama, avec 80 secondes d'avance. Elle a remporté les neuf courses auxquelles elle a participé entre novembre 2013 et août 2014, faisant d'elle la coureuse de 13 ans la mieux classée du pays. "C'est surréaliste. Quand j'ai commencé, je voulais être parmi les meilleurs, et je ne pensais pas que j'en arriverais là", s'enthousiasme Amaris auprès du journal Montgomery Advertiser en décembre, "C'est un honneur. C'est vraiment cool."
En 2014, Amaris a fini deuxième d'un championnat de course organisé par Foot Locker, juste derrière un garçon. "J'ai commencé à la 18e place et j'ai peu à peu remonté parce que je devenais plus rapide ou que des garçons ralentissaient", explique-t-elle au Montgomery Advertiser "Quand je suis restée au niveau de trois garçons, leur réaction a été très drôle. Parce que l'un d'eux a dit 'Allez les mecs, ne lâchez rien.' Puis un autre s'est retourné et s'est exclamé 'Oh mon Dieu, tu es une fille.'" En finissant le parcours en 16 minutes et 57 secondes, Amaris est devenue la coureuse originaire d'Alabama la plus rapide à terminer cette course.
C'est encore plus impressionant quand on sait que derrière son sourire et ses grands yeux bleus rieurs, Amaris lutte contre la maladie de Gilles de la Tourette, depuis son enfance. Ce trouble neurologique se caractérise par des tics vocaux et/ou moteurs qui peuvent être handicapants au quotidien. Si tout un chacun pense que les personnes souffrant de Tourette passent leur temps à crier des insultes incontrôlées au premier venu, ce n'est pas le cas d'Amaris.
C'est comme une petite personne diabolique perchée sur votre épaule, qui vous dit de faire des trucs et il faut essayer de la combattre.
Amaris Tyssminaa
À la place, elle "ressent le besoin urgent de bouger certaines parties de son corps d'une manière précise, et parfois, de faire des petits bruits avec sa gorge", peut-on lire sur le Huffington Post américain. "C'est comme une petite personne diabolique perchée sur votre épaule, qui vous dit de faire des trucs et il faut essayer de la combattre", résume la jeune coureuse. À cause de cette maladie, Amaris avait des difficultés à se concentrer à l'école et luttait pour trouver le sommeil face à des hallucinations effrayantes.
Son père travaillant pour l'armée, la famille d'Amaris a été amenée à déménager plusieurs fois. À 8 ans, ils partent pour l'Angleterre, où elle rejoint l'équipe de football de son école. Ses parents remarquent que lorsqu'elle joue en tant que milieu de terrain, ses tics ne se manifestent presque plus. Parce qu'elle court sans arrêt.
"Au fond de moi, je savais qu'à partir du moment où j'arrêterais, peut-être que plus tard dans la nuit, j'aurais un besoin urgent de satisfaire mes tics. Je me souviens que je disais 'S'il vous plaît coach, est-ce qu'on peut continuer juste cinq minutes de plus ?'", se rappelle Amaris "J'avais un sentiment de liberté sur ce terrain, comme si j'en étais libérée."
Pendant que je courrais, je criais 'Je suis en état de grâce'.
Amaris Tyynismaa
Lorsque sa famille s'installe en Alabama, Amaris décide de mettre à profit cette découverte en s'inscrivant à deux équipes de football, en plus de la natation. À côté, elle court 1,6 kilomètres en moins de six minutes. Cette performance change la donne. Amaris, stressée par les sports en équipe, laisse tomber le foot pour la course.
"J'ai eu un entraînement très dur [...] Je courrais et j'étais juste si heureuse," raconte Amaris au Huffington Post, "Pendant que je courrais, je criais 'Je suis en état de grâce'. Je ne sais pas, je ne ressentais aucune douleur, j'étais là et je pensais à tout à la fois. C'est très dur à expliquer."
À ce jour, Amaris n'a pas eu de tics "depuis des mois", et pense même avoir battu sa maladie : "Ne dites pas que je vais mieux. Dites que c'est complètement guéri, parce que c'est le cas", affirme l'adolescente.
Autre preuve qu'Amaris n'est pas prête de s'arrêter en si bon chemin : un coach l'a prise sous son aile. Son entraîneur pense qu'elle a toutes les qualités pour devenir coureuse professionnelle, même s'il craint que son élève craque sous la pression. Il envisage de l'entraîner pour un championnat national qui aura lieu en 2016.
Quelques détracteurs ont pu dire qu'avec l'arrivée de la puberté, Amaris deviendra moins légère et courra moins vite. Cette possibilité n'effraie pas l'intéressée : "Le corps de certaines personnes ne change pas tant que ça, alors que c'est le cas pour d'autres et c'est la volonté de Dieu", raisonne cette catholique convaincue "Qui sait ? N'importe quoi peut arriver."
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